Mélion ne rêvait pas souvent. Pourtant adepte des rêves lucides, il ne contrôlait jamais vraiment quand cela allait se produire. Mais à chaque fois qu’il rêvait, ou qu’il cauchemardait, il était conscient, et pouvait se dire « Oh, je suis dans un rêve » puis aviser en fonction : essayer de se réveiller, ou bien l’altérer. Dans tous les cas, il avait une image nette de ses rêves, la plus grosse partie du temps.
Cependant, cette fois-là, tout était flou. Une forme de quadrupède avec des bois, des bois ou des cornes ? Surement des bois. C’était... C’était le cerf blanc, mais oui ! le Grand Cerf Blanc ! Il en était persuadé. Néanmoins, tout continuer de lui sembler étrange, il rêvait souvent de chasse, mais d’un animal qu’il traque jusqu’à sa dernière heure, ou qui lui file entre les doigts.
Il se réveilla soudainement, et ouvrit tout simplement les yeux avant de se redresser en position assise.
Mais rien de tout ça, pas de traque, pas de mise à mort, pas de pistage, rien. Juste une… sorte d’apparition. Un appel. Un appel à la chasse ? Cet animal s’était immiscer dans ses rêves juste pour réclamer sa dernière heure ? Ça n’avait aucun sens.
Rien n’avait plus du tout de sens d’ailleurs. Et c’est sans chercher à en comprendre plus qu’il s’extirpa de son lit afin de s’habiller. Bientot l’aube allait se lever, affichait la pendule. C’était parfait.
Ni une ni deux, il enfila sa tenue de camouflage (
tenue d'invisibilité ) puis alla attraper son fusil. Cette fois-ci, il ne prit pas son fusil à canon juxtaposé, mais son fusil de sniper SRS custom. Le cerf blanc serait à lui.
Cela tombait à pic, car il n’avait pas encore fait de taxidermie. Dans le doute, il cacha un révolver ainsi qu’un couteau adéquat avant d’attraper son barda puis de se diriger jusqu’à son véhicule.
Il roula jusqu’à la lisière de la forêt, et y pénétra à bord de son automobile, un SUV qui n’en sortirait pas tout propre, mais il n’en avait que faire. Ce soir serait un grand soir, et cette journée n’allait pas être de tout repos. Personne ne se mettrait en travers de son chemin car les dieux eux même l’avaient appelé pour terminer le règne de cette bête, et c'est lui qui avait répondu présent à l’appel.
C'est après s’être enfoncé dans la fôret jusqu’à la fin d’un chemin de terre, que Mélion sortit de son véhicule afin de s’équiper. Lunette de vision nocturne, porte plaque, sac pour expédition de moins de 48 heures, armes, de la peinture sur le visage, protections auditives et oculaire, et banzai.
A nouveau, cette sensation, à nouveau, cette sorte d’appel, indescriptible.
D’instinct, il prit une direction, prenant conscience et gardes de son environnement, des diverses traces de pas, des branches cassés, tout ça afin de pister ce qu’il cherchait: le grand cerf blanc. Mais que cherchait-il ? Et s’il fabulait, à partir de quand devra-il se dire « j’ai échoué, rentrons », y’avait-il même quelque chose à chercher véritablement ?
Il marchait pourtant, déterminé.