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    Renouer avec ce que l'on croyait perdu ft. Franz le Magnifique

    Adrìas Indigo
    Adrìas Indigo 
    Totem du Serpent
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    Le petit brun tentait si bien que mal de ne pas trop réfléchir et de laisser son instinct le guider, mais c'était peine perdue. Il voulait retrouver cet arbre, celui qui fait des picotements bizarres dans les mains et qui le fait se sentir bien. Non pas qu'il aille vraiment mal, son état s'étant largement amélioré ces derniers temps, mais simplement qu'il avait un besoin irrépressible de se sentir à nouveau comblé, entier, comme la toute première fois qu'il avait touché l'arbre.

    Ce moment restait bien flou dans son souvenir, tellement flou qu'il n'était même plus vraiment sur de l'avoir vécu. Voilà longtemps qu'il n'avait plus entendu parler de dons, de totems, de serpent... Si longtemps qu'il n'avait plus entendu cette voix au fond de lui, qui lui tenait compagnie et qui le conseillait, enfin si c'était bien cela dont il s'agissait. Toutes ces choses s'étaient évanouies en même temps qu'il reprenait une vie normale, loin de tous, dans son petit jardin. Mais maintenant cela commençait à lui manquer. Il se disait que surement, près de l'arbre, elles reviendraient. Adrìas espérait vraiment que tout ce dont il pensait se souvenir n'était pas que de vieux songes du temps où il buvait un peu trop.

    Pourtant, partout autour de lui, il ne voyait que des entrelacements de branches qu'ils ne reconnaissait pas, des ruisseaux et des pierres moussues qu'il n'avait encore jamais croisé. Il était allé si loin qu'il ne pensait pas pouvoir faire marche arrière et rentrer chez lui. Alors il continuait à avancer.

    C'est quand il commençait à perdre espoir qu'en tournant la tête, il aperçut une grosse masse sombre. Il sentit le soulagement lui réchauffer la poitrine et se mit à courir vers l'énorme tronc, comme un enfant. En posant ses mains dessus, il eut la confirmation qu'il attendait : tout cela était bien réel, même la sensation de bien-être associée à cette entité gigantesque. Son serpent ne semblait pas vouloir se réveiller, mais au moins, il y avait cette figure rassurante, cet arbre magique.

    HRP:
    Franz Herzog
    Franz Herzog 
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    [Ok parfait ! Comme ça on peut faire les choses comme il faut ! ]

    La vie était douce en Allemagne. La célébrité, les illusions, les femmes, la boisson et tout ce que ça amenait plus ou moins directement. Il ne s'en lassait pas. Il était peut être un des formateurs qui passait le plus de temps dans son pays d'Origine. Mélusine venait de là bas aussi mais elle préférait rester dans la forêt avec Odessa. Il l'avait toujours trouvée un peu stupide, et elle lui prouvait qu'il avait raison. Elle devait y être bien, et bien qu'elle y reste justement.

    Mais voila, il ne savait jamais quand mais il devait toujours revenir. Aller chercher quelqu'un, le ramener, le former, l'écouter chouiner, prendre le temps de lui dire que tout allait bien, que c'était un élu. Non, ils étaient tous fait du même souffle, des petits braillards qui ne savent pas se débrouiller et qui ne peuvent même pas comprendre des choses simples. Le dernier avait mis plus de 6 mois avant d'intégrer et 6 mois de plus pour commencer à faire quelque chose d'a peu près constructif de ses pouvoirs. De qui on se moquait.

    Enfin, la le rendez vous était pris sans que personne d'autre ne soit au courant. Le pauvre malheureux qui allait devoir être guidé par Franz ne le savait pas mais il était déjà perdu. Et Franz était déjà lassé par tout ce qu'il allait devoir répéter une fois de plus à quelqu'un qui ne comprendrait rien. Non il ne laissait aucune chance, la chance ça se mérite. Et il n'y en avait pas un seul pour ratrapper l'autre dans ce bled décevant. Enfin, il avait signé un contrat, il était bien heureux d'avoir les avantages il n'allait pas trop jouer avec les esprits, ils étaient beaucoup plus forts et pas très conciliants.

    Du haut de son observatoire, un peu comme l'aurait fait Odessa, il observait le gamin en question. Il le savait, c'était à son tour. Sinon de toute façon il n'aurait jamais retrouvé l'arbre. C'était quand même bien pensé tout ça, il aurait des questions à poser si il en croisait un comme ça. Enfin bref. Il laissa le temps à l'arbre de communier avec le petit jeune, et comme il aimait bien faire tourner son monde en bourrique il fit en sorte que le vent se lève et il se téléporta juste derrière lui pour lui murmurer des choses à l'oreille.

    "Tu le sais qu'ils sont pas causants les arbres? Hein dis moi que t'es pas aussi stupide que ça."


    Faux espoir, il l'était surement.
    Adrìas Indigo
    Adrìas Indigo 
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    La douce chaleur que dégageait l'arbre, Adrìas la savourait en silence. Il avait perdu l'habitude de se sentir autant en sécurité, protégé par une figure presque maternelle. En caressant l'écorce, le brun visionnait quelques scènes abstraites qui peuplaient sa mémoire. Il se souvenait de tant d'amis passés en coup de vent pendant cette histoire de totems, cela lui faisait presque peur. Est-ce que s'abandonner à ce destin si étrange signifiait les retrouver ? Allait-ce bientôt être son tour ? Voulait-il vraiment commencer ? Et comment saurait-il ? Pourquoi tous les autres semblaient avoir pris leur envol il y a déjà si longtemps alors qu'Adrìas avait été là avant eux ? Il ne devait vraiment pas être très doué...

    Il leva sa tête vers les branches hautes, sentant soudain le vent se lever. Le soufflement dans les branches fit un étrange écho en lui, comme un sifflement. Cela l'électrisa. Il se figea et au même moment, un étranger murmura quelques mots à son oreille. Cela lui suffit pour s'éloigner prestement, frissonnant - une bonne grosse sueur froide. L'étrangeté liée à cet arbre, et à l'hôte reptilien qu'Adrìas avait eu l'occasion d'héberger, lui revenaient de façon un peu trop brusque. Il se tourna vers l'inconnu, sourcils froncés. Il allait lui répondre à chaud, comme à son habitude et surement de façon peu sympathique, mais le voir lui coupa la chique. Ce n'était pas seulement son apparence originale, avec ses yeux vairons et sa peau claire, c'était plus que ça. Des autres personnes pour qui il avait eu ce ressentiment spécifique, des autres "éveillés", Adrìas le sentait différent. Plus fort peut-être. Il referma sa mâchoire qu'il avait entrouverte avant de répondre à mi-voix.

    - L'Arbre ne parle pas, je sais. Mais il...

    Il quoi ? Le brun détourna les yeux, gêné de ne pas pouvoir en dire plus. Il aurait aimé savoir en parler, avoir avancé comme les autres. Malheureusement pour lui, il s'était tenu loin de tout cela, volontairement ou non, il ne saurait le dire. Il ne savait pas, tout simplement. Il mit du temps avant de réussir à finir sa phrase.

    - Il guide.

    Pour ça, le brun était à peu près sur de lui. L'arbre guidait, sinon il ne serait pas ici, et n'y aurait jamais été. Au fond de lui il sentait que cet arbre était différent et qu'à défaut de parler, il guidait.

    Gardant ses yeux sur l'inconnu, Adrìas tourna autour de lui, à quelques bons mètres, comme un lion autour de sa proie. En fait, il avait la curiosité d'un lion autour de sa proie, mais pas la férocité ni l'appétit. Il souhaitait simplement l'observer.

    - Qui es-tu ?
    Franz Herzog
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    Voila bien longtemps que Franz n'avait pas été émerveillé. Enfin, par autre chose que sa propre personne, bien entendu. Il avait vu trop de choses et il n'en avait jamais eu grand chose à faire. Ce cocktail était parfait pour faire un vieil aigri cynique et désagréable. Il remplissait ce rôle à merveille. Une espèce de talent de naissance, quelque chose avec lequel on nait et qu'on ne peut jamais vraiment faire taire. Mais il ne s'en plaignait pas, la nonchalance est particulièrement agréable en ces temps troubles.

    Ces petits rituels pour les nouveaux l'avaient lassé bien vite. Le rendez vous solennel, les heures de monologues plus ou moins intéressants, le rituel de l'apparition, un nouveau monologue, une heure de méditation. C'était pompeux et franchement chiant. Ouais. Scheisse. Franz avait besoin que ça swing, quand il était plus jeune il avait même pensé à monter un spectacle son et lumières pour tout expliquer, mais il avait autre chose à faire. Et puis un petit "BOO", parfois ça fait des miracles. La preuve, il s'était détâché tout seul. Un petit sourire narquois au coin des lèvres il attendait des insultes, de la violence qu'il aurait pu chasser d'un coup de brise.

    Il n'avait même pas fini sa phrase. Franz en avait croisé les bras contre sa poitrine. Franchement? Et bah voila, super. Il avait un éveillé sur les bras et il n'était pas capable d'aligner tout ce qui doit se trouver entre une majuscule et un point. Bravo. Il aurait deux mots à toucher aux supérieurs dans cette histoire. Ils le savaient pourtant que c'était pas un tendre le Herzog. Mais non. On lui collait toujours les moins doués. C'était un travail pour Mélusine ça, pas pour lui. Franz il ne voulait coacher que les caméléons et les Cerfs. Qu'on s'amuse un peu.


    "Il guide...Bah voyons."


    Ce n'était pas entièrement faut, mais c'était entièrement une manière rêvée de le mettre mal à l'aise le petit nouveau. D'ailleurs, c'était étrange. Il était d'ici, il connaissait l'arbre et il avait l'air perdu. Il y avait quelque chose qui clochait. Il se plongea dans ses pensées, ne remarquant pas qu'il était circulairement observé. Ce n'est qu'en sortant de ses réflexions qu'il répondit sans répondre à la question.


    "Quelqu'un à qui tu vas filer le mal de mer à tourner comme ça."


    Il soupira.


    "J'ai été envoyé pour t'expliquer deux trois trucs. Mais comme j'ai horreur de perdre mon temps je vais te poser une question, et je veux une réponse précise."


    Il se volatilisa un intant pour apparaître derrière lui de nouveau pour lui murmurer sa question.


    "Qu'est ce que tu sais des esprits."


    Et a peine la question terminée il se matérialisa de nouveau devant lui. Près. Très près. S'ils avaient été plus longs, leurs nez auraient pu se toucher.
    Adrìas Indigo
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    Cet homme était somme toute bien étrange, à commencer par son apparence, qui jurait avec la simplicité de la forêt qui l'entourait. Adrìas n'était du genre à juger quelqu'un à sa seule apparence, mais pour le coup, ce jeune homme se parait de formes et de couleurs qu'on avait plus l'habitude de voir sur la plage ou en centre ville qu'au fin fond de la forêt de Totarnec. Et puis cette manière de s'adresser aux gens... ça en ferait presque froid dans le dos. Le petit brun s'offusqua de plus de la réaction du blond. Qu'est-ce qu'il en savait, lui, si l'arbre guidait ou non ? Il était donc plus avancé, comme les autres ? Adrìas se sentit piqué dans sa fierté et légèrement jaloux, quand l'autre osa s'adresser à lui de manière aussi condescendante. Il s'arrêta néanmoins de lui tourner autour, par politesse, et parce qu'il avait plus ou moins pu s'assurer qu'il ne le connaissait de nulle part. Étrange de s'adresser à un inconnu de cette façon...

    Encore une fois, le brun s'apprêtait à lui répondre, peut-être à s'offusquer ou tout du moins à tenter de lui faire changer d'attitude pour qu'il ne se vexe pas à chaque phrase, parce qu'il était toujours du genre susceptible le petit, il y a des choses dans ce monde qui sont immuables. D'autre part, Adrìas voulait lui poser deux ou trois questions, histoire de savoir si l'inconnu parlait de la même chose que lui ou s'il était simplement là pour se moquer de lui. Après tout, il pourrait tout autant s'agir d'un autre de ces éveillés, tout comme il pouvait traîner là par hasard.

    Adrìas fut finalement fixé aux prochaines paroles de l'étranger. Il eu à peine le temps de sentir à nouveau cette pointe de jalousie et d'inquiétude, de savoir que d'autres étaient bien plus avancés que lui malgré le temps qui passait, et qu'il était surement tellement perdu qu'on avait besoin de lui envoyer de l'aide. Quelques secondes plus tard, c'est la peur qui le prit aux tripes. En un clignement de paupières, l'autre avait disparu soudain et voilà qu'il lui murmurait à nouveau à l'oreille. Le brun aurait voulu hurler, fuir.

    Il avait déjà songé au fait que la réalité n'était pas forcément telle qu'on l'apprenait à l'école, qu'il y avait des choses qui dépassaient le commun des mortels, mais il avait aussi déjà réalisé, et ce depuis longtemps, que si un jour il faisait face à ces événements ou êtres qui sortaient de l'ordinaire, il ne le supporterait pas. Il avait été initié aux sciences, aux mathématiques, aux domaines les plus réalistes et terre à terre qu'il puisse être, si bien que son cerveau avait du mal à accepter que l'on puisse se déplacer aussi vite. Et cet homme si étrange, avec sa façon d'agir, ne lui rendait guère la chose plus aisée. Si encore il avait dévoilé subtilement ses capacités, plutôt que de se glisser dans son dos ainsi, Adrìas aurait pu respirer, mais là il en avait le souffle coupé.

    Finalement, quand l'autre se retrouva devant lui, il ne put que lâcher un souffle tremblant, ne parvenant pas vraiment à assimiler tout ce qui venait de se passer dans la seconde. Et à la fois il se trouvait normal de réagir comme cela, d'être bêtement figé et dépassé, d'avoir peur, mais en même temps il culpabilisait parce que surement, s'il avait été à la hauteur, il n'aurait pas bronché. Le brun dû reculer d'un pas pour reprendre son souffle et remettre ses idées en place. Il jeta un regard incertain au blond, les sourcils froncés.

    - Je vais vous le dire, mais arrêtez de faire ça.

    Sa voix était un peu tremblotante, mais il ne se laissa pas démonter, l'air déterminé. Il le vouvoyait, plus par respect que par crainte, ne sachant pas réellement à qui il avait à faire. Il se décida tout de même à répondre à la question : le mal était fait, si cet homme se foutait de lui ou était mal intentionné, Adrìas était déjà dans la mouise, alors autant parler.

    - Tout d'abord, j'aimerais que vous soyez indulgent, un minimum. Je ne sais pas qui vous êtes mais je devine déjà que vos aptitudes dépassent de loin les miennes, si j'en ai. Ensuite, je tiens à signaler que je n'ai eu jusqu'ici aucune aide extérieure, aucune information. Tout ce que je sais, je le tiens de mon expérience personnelle. Aussi, ce que je vais raconter n'est que subjectif.

    J'ai commencé par avoir des rêves agités, je crois pouvoir dire sans me tromper que nous sommes tous passés par là. J'ai discuté avec quelques "éveillés". À un moment, les rêves ont fini par s'espacer puis s'évanouir. J'ai commencé à avoir les yeux d'une couleur jaunâtre, assez vifs. Cela devenait un peu visible, j'ai donc choisi de les cacher sous des lentilles. Mais désormais mes pupilles ont retrouvé leur couleur naturelle. J'ai aussi entendu une voix, mais...


    Il baissa légèrement le regard, honteux, indécis. Il ne savait pas vraiment s'il devait partager cela.

    - ... je ne suis pas sur que cela soit lié. On m'a parlé, pendant longtemps. Dans ma tête. Mais il se peut aussi très bien que cela soit moi.

    Il s'arrêta. Il ne voulait pas finir sur cela, qui que soit cet homme, il allait le prendre pour un fou. Cela allait le desservir.

    - Ce que je peux affirmer, en tous cas, c'est que je suis serpent. Ou étais... Cela fait longtemps que je n'ai plus aucun lien avec tout ceci.
    Franz Herzog
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    Si on lui avait proposé une autre vie à vivre, Franz aurait refusé, il en avait plus de quinze à son actif et il n'était absolument pas limité, ni par l'imagination, ni même par les remords ou quoi que ce soit qui y ressemble. C'était un esprit libre, aérien, complètement frappé et bien entendu insaisissable . C'est ce qu'il aimait, autant dans son statut que dans son pouvoir. Bon, d'accord, si on était tout à fait franc, il avait du sacrifier pas mal de choses pour en arriver là. Mais l'un dans l'autre il n'avait jamais été aussi libre. Et il s'amusait. Beaucoup.

    C'était amusant de le voir perdre un peu de son sang froid. Il réagissait agréablement, mais ça voulait dire que c'était un moment très désagréable pour lui. Franz adorait jouer avec les limites, les toucher du doigt, les caresser à rebrousse poil et disparaitre juste avant de se manger un poing dans la figure. Il aimait jouer avec le feu, justement parce qu'il savait qu'il ne risquait rien. C'est toujours plus facile quand on choisit les conséquences qu'on veut bien assumer. Toujours plus facile. Alors il ne s'en privait pas, il n'avait plus vraiment de supérieur depuis longtemps.

    Et à ceux qui se posent encore la question, oui, il était toujours comme ça. Parfois pire, rarement mieux, mais toujours égal à lui même en toutes circonstances. Cet espèce de machin multicolore et détestable qui tourne en rond jusqu'à faire tourner en bourrique. Souvent absent, mais toujours le travail fait. Il était comme ça, sérieux mais volubile et surtout très lunatique. Peut être un peu hyperactif. Il était là, il n'était plus là. Oh le revoilà, salut. De quoi faire perdre les pédales. Il en avait envoyé un ou deux à l'asile pendant sa jeunesse, il en était ravi.

    Leurs souffles se mêlaient presque et le pauvre bougre en était presque rendu à loucher. Ouais, ça lui arrivait de faire cet effet aux gens parfois. Rarement cependant, parce que lui même pouvait en venir à loucher et qu'il n'aimait pas particulièrement ça. Voire même pas du tout, tout ce qui lui donnait l'air stupide était banni de sa vie. Il avait brisé un miroir un mauvais jour. Peu superstitieux il ne craignait pas la malchance et aurait même pu faire du théâtre habillé en vert. Mais pour l'instant on pouvait lire chaque pensée d'Adrias sur son visage, plus précisément de chaque côté des fines ailes de son nez. Et c'était assez confus, c'est le moins que l'on puisse dire. Arrêter de faire ça? Franz se mit à rire. De cette manière qui énerve, cette manière de rire qui dit "je vois bien que tu es embêté, mais je m'en fiche et pire encore regarde comment je me moque". Bon, il s'en fichait moins qu'il ne le montrait, mais il aimait bien conserver ce genre d'attitude. Quelle teigne. Il haussa légèrement le visage d'un coup pour lui signaler qu'il attendait la suite, et plus vite que ça. Suite qui le surprit, au vu de son peu d'assurance, c'était plutôt sensé et construit.

    Aucune aide? Il allait y avoir quelqu'un qui allait se faire taper sur les doigts très prochainement. Si quelqu'un ne faisait pas son travail dans l'équipe il allait avoir de très très très gros problèmes. On ne rigole pas avec ce genre de choses là ! Mais ça valait le coup de savoir ce qu'on peut apprendre quand on est tout seul lancé là dedans.

    "Bon, alors tu as découvert pas mal de choses, je peux au moins te dire ce qui est juste dans tes déductions, c'est le minimum."

    Il recula d'un pas et croisa les bras.

    "Effectivement on rêve tous a un moment, et un jour ça s'arrête parce qu'on passe à autre chose. Certains disent que c'est là que le vrai cauchemar commence. "

    Il parla d'une voix. Franz haussa un sourcil.


    "Une voix qui te parle? Hmm on va essayer quelque chose. Tu me fais confiance?"


    Répondre non n'était pas une option, il ne lui laissa d'ailleurs pas l'occasion de refuser. Il l'enveloppa dans une bulle d'air opaque et attendit...Attendit..Mais il n'y eut rien, ni lumière, ni vagues, ni rien. Il ne se passait rien du tout. Il laissa cinq minutes pleines se passer, sachant qu'il ne tiendrait pas plus longtemps. Il brisa le sort et regarda Adrias, intrigué.


    "Tu as vu ou entendu quelque chose?"



    Adrìas Indigo
    Adrìas Indigo 
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    La mâchoire du brun se serra lorsque le blond se mit à rire. À se moquer plus précisément, car il semblait bien que l'autre était entrain de se foutre de lui. Aussitôt Adrìas douta du bien fondé du peu de confiance qu'il lui accordait déjà. Un inconnu croisé dans les bois, aussi grande puisse-t-être la force qu'il dégage, du moment qu'il se comporte avec vous comme avec un abruti, il faut s'en méfier, non ? Et pourtant, il y avait l'Arbre, être auquel Adrìas se rattachait suffisamment pour considérer que tout ce qui se passait à son pied était de l'ordre du sacré, ou de la magie. Ce vieillard, qui avait été aussi bienveillant par le passé, pourrait-il le jeter sans remords dans un guet-apens ? Les mystères qui entouraient ce lieu étaient-ils si sombres qu'ils échappaient parfois à la bienveillance de l'Arbre ? Existaient-ils des esprits mauvais ?

    Adrìas ne doutait pas que si de telles créatures hantaient réellement la forêt, l'homme qui se trouvait en face de lui aurait pu en faire partie. Il était déjà indéniable qu'il appartenait au cercle fermé des éveillés et au vu de son évident plaisir à tourmenter les inconnus, débutants qui plus est, il pourrait bien être un trouble-fête.

    Les prochaines paroles de l'inconnu le rassurèrent néanmoins, puisqu'il semblait vouloir l'aider à maîtriser ces choses qu'il ne connaissait pas. Là était donc la raison pour laquelle il lui avait demandé ce qu'il savait déjà. Adrìas avait bien entendu quand l'autre lui avait dit "avoir été envoyé pour lui expliquer deux trois trucs", mais le brun disait aussi parfois "être allé au bar pour proposer un abonnement pour des fleurs", sans que cela ne soit la vérité, forcément. Donc il n'excluait pas que le blond puisse mentir.

    Respirant un peu mieux puisque l'autre s'était écarté, il écouta ce qu'il avait à lui dire. Après les rêves, le cauchemar. Oui, il avait effectivement semblé à Adrìas qu'après avoir été plongé dans cette histoire de totems et après avoir fait ses derniers rêves, sa vie l'avait soudainement perdu dans l'obscurité. Mais il liait ce phénomène à son addiction à l'alcool plutôt qu'à son serpent, qui l'avait jusque là plus aidé qu'enfoncé. Aussi, il fronça les sourcils, pas sûr de comprendre où l'inconnu voulait en venir. Il n'eut malheureusement pas le temps de poser de questions puisque le blond semblait déjà vouloir tester quelques bizarreries en le prenant pour cobaye. Ouvrant la bouche, il voulut décréter que s'il avait pu lui faire confiance quelques minutes plus tôt, cette intention s'était à présent évanouie. Mais déjà la perception qu'il avait du visage de l'étranger, qu'il fixait depuis le début de son discours, et celle qu'il avait de son environnement, se troublaient. Il lui parut qu'une brume sombre l'enveloppait soudain, le coupant du reste de la forêt.

    Le brun aurait eu honte d'avouer qu'il se mit à flipper plus qu'avant à ce moment-là. Pourtant il y avait de quoi, enfermé ainsi dans un élément dont il ignorait la provenance et la constitution. Pour commencer, il eut un souffle rageur, de ne pas avoir été écouté par l'étranger qui le tenait à présent dans ses mains. Il aurait pu grommeler ou même crier, mais il allait plutôt à l'introspection, ravalant le peu de fierté qu'il avait encore face à cet homme qui le dépassait de tous points de vue. Inquiet, Adrìas se mit à observer ce qu'il pouvait bien se passer dans cet écrin de fumée duquel il était prisonnier, mais rien ne semblait s'y produire. Au bout de quelques dizaines de secondes, il se racla la gorge, prononçant quelques mots tremblants, s'adressant à l'autre qui, il l'espérait, pourrait peut-être l'entendre.

    - Vous.. vous voudriez bien cesser cela, s'il vous plait ?

    Mais sa demande ne reçut aucune réponse. De moins en moins rassuré, il tenta de se calmer de lui-même, puisant dans ce qu'il pouvait lui rester de courage et de sang froid. Le serpent ne pouvait pas être si loin que cela, il aurait juré avoir pu l'entendre siffler lorsqu'il avait enlacé l'Arbre. Soulevant un bras pour le tendre devant lui, afin de tenter de toucher quelque chose, le brun se rendit compte que sa main s'effaçait presque plus il l'éloignait de ses yeux. Ses pieds, même, étaient troubles. Comme si l'air autour de lui était teinté de telle sorte à le dissimuler depuis l'extérieur, et à lui dissimuler l'extérieur. Devant une telle étrangeté, il préféra s'accroupir, puis s'asseoir en tailleur sur le sol, de façon à voir tous ses membres clairement. Cela lui donnait déjà moins le vertige. Là, il ferma les yeux, s'en remettant à tout ce qu'il pourrait puiser en lui, pour ne pas paniquer. De toute façon, bon ou mauvais, il ne saurait se défaire des tours de passe-passe de ce homme.

    C'est en entendant sa voix, d'ailleurs, qu'Adrìas ouvrit les yeux pour réaliser que tout était terminé. Cela n'avait pas été si pénible que cela, finalement. Il se leva précipitamment, serrant ses bras sur son torse, méfiant.

    - Ne recommencez pas ce.. ça. Quoi que ce soit.

    Il le fusilla du regard, lui tournant le dos soudainement.

    - Je n'ai rien vu, ni rien entendu. Vous êtes sûr de pouvoir prétendre à la place que vous détenez ?

    À lui de se moquer, voilà.