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    Juste de quoi photocopier. [PV Blanche]

    Soizic Cloarec
    Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Mer 5 Juil - 3:52:45
    Soizic Cloarec 
    Totem du Saumon
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    Elle avance d'un pas qui n'a rien de léger, la tête enfoncée dans les épaules et le regard morne. Soizic est exaspérée et un peu perdue aussi. La ville était le lieu de tous les échanges mais elle n'était jamais à l'aise d'y aller. Elle s'imaginait que l'image du rat sous les bouches d'égout seyait très bien aux habitants qui évoluaient à ses côtés. Elle se demandait comment on pouvait vouloir vivre ici, dans un carré de ciment entouré de plein d'autres carrés de ciment. Même si Totarnec était loin d'être l'endroit urbanisé à outrance, néanmoins....

    Elle soupire, croise le regard de son reflet désabusé dans la vitre d'une boulangerie. Ses traits sont marqués par des cernes affreuses, et son état la fait sursauter au moindre bruit. Elle a l'impression que sa santé, aussi bien mentale que physique, se désagrège au fil des jours. Elle se surprend à craindre que la mer ne la renvoie pas sur terre. Elle n'a plus la force de tirer sur les cordages ou tenir la barre quand le souffle du vent est trop fort. Mais plus que tout, elle est irascible. Alors que, en temps normal, cela s'impose à elle pour repartir aussi vite, selon les jours, -son humeur inconstante étant liée à sa personne-, en ce moment la chose est continuelle et déroutante. Elle s'enlise dans des sables à l'humeur inquiétante. Elle est énervée. Énervée d'être ici, alors qu'elle devrait être là bas. Oui là bas, vous comprenez ? Mal à l'aise, elle regarde la feuille qu'elle tient entre ses mains.

    Elle se souvient du jour où elle avait créé cette annonce, et où le jeune homme féru de bière lui avait rendu visite. Mais cette pensée la fatigue davantage.... Devoir se rappeler à quel point il avait l'air égal à lui-même, libre de garder le cap de ses émotions... Elle se détourne d'un reflet qu'elle ne supporte plus. Deux, trois martinets piaillent au dessus de sa tête. Elle se laisse guider pour les conseils d'un inconnu qu'elle avait croisé dix minutes plus tôt. Un homme étrange, si vous vouliez son avis. Il avait tendu sa main pour serrer celle de Soizic de manière frénétique.

    "Enchanté! Je suis enchanté! Oooh si j'avais su...vous êtes quoi, au juste ?! Oh laissez-moi deviner! A voir votre mine boudeuse, je dirais un ours ?! Ou bien un serpent?"

    Puis il avait retiré son joli chapeau , pianotant sur ce dernier tandis qu'un sourire s'étirait sur son visage trop joyeux.

    "Eh bien eh bien...c'est encore tout nouveau pour moi! Mais c'est toujours un plaisir, toujours un plaisir!"

    Soizic avait tenté de se détourner de lui, prétextant qu'elle n'avait pas le temps -surtout pour un fou, même si cela, elle se garda bien de le lui dire-, qu'elle devait trouver un endroit où photocopier. Mais l'homme n'avait en rien perdu de sa bonne humeur. Son sourire n'en avait même que redoublé.

    "Oooh mais allez donc imprimer dans les locaux de la Harde! Là-bas, vous y trouverez votre bonheur..." avant de lui adresser un clin d'oeil qu'elle ne comprit pas.

    Il lui avait expliqué le chemin puis s'en était allé d'un pas bondissant, la laissant totalement décontenancée. La harde...c'était vraiment n'importe quoi ! A mesure qu'elle se dirige, tout de même, vers l'endroit, les passants qu'elle croise lui lancent des regards obliques. C'est que, voyez-vous, elle avait décidé de s'affubler de cette horrible salopette rouge, par dessus un tricot de peau jaune criard. Et avec un chignon retenu par un simple morceau de bois et des espadrille couleur tomate mûre, le tableau s'achevait sur une vision d'hurluberlue. Elle était comme ça, Soizic. Capable de porter une robe noire très classieuse un jour, et ramener tous le carnaval de rio le lendemain. Une fois arrivée devant l'établissement elle fronce le nez, agitant son papier nerveusement. Elle a très envie de rebrousser chemin, retrouver sa maison éloignée du monde, son chien et laisser son aigreur s'emparer d'elle. Mais elle a besoin de cette collocation, et la technologie était un univers assez obscur dans son esprit pour qu'elle n'aille pas chercher ailleurs.

    Une fois entrée, elle rencontre deux jeunes habillés d'un kimono blanc. L'un deux était en train de mimer une chose apparemment hilarante au second, qui pouffa en portant une main à sa bouche. Ils ne lui prêtèrent pas attention...malgré son accoutrement. Tant mieux. Elle bifurque au bout de l'endroit et entre dans une pièce plus petite, à la recherche de cette foutue photocopieuse !
    Blanche De Morcerf
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Jeu 6 Juil - 17:13:46
    Blanche De Morcerf 
    Totem du Hérisson
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    La journée n'avait pas été si mauvaise que ça, la semaine non plus si on prenait les choses sous un certain angle. Elle était tombée sur des livres anciens contenant beaucoup de nouvelles choses à apprendre, elle avait retrouvé d'anciennes connaissances qui ne l'avaient pas oubliées et elle avait pu faire tout ce qu'il y avait d'inscrit sur son petit post-it/planning. Il faisait de plus en plus beau mais les orages succédaient aux grandes chaleurs et elle n'avait pas trop de choses à supporter en même temps. Non, dans l'ensemble tout allait pour le mieux. Mais on le sait tous, ces choses là, ça ne dure jamais vraiment.

    Elle avait croisé plusieurs de ses "collègues". Elle ne s'entendait pas avec tout le monde cela dit, pour ne pas dire qu'elle ne s'entendait pas avec grand monde au final. Elle disait bonjour, on l'avait bien éduquée, pas de soucis avec ça. Mais sourire de manière hypocrite ne la dérangeait absolument pas quand c'était pour la bonne cause. C'était de famille d'ailleurs, le mensonge utile. Elle savait qu'être droit et honnête c'était bien, mais elle savait aussi que les plus grands n'étaient pas connus grâce à leur bonté de coeur. Vaste débat. Sans réponse. Elle avait été prendre un peu l'air de bon matin mais ça n'avait pas changé grand chose à son moral, elle avait la morosité facile la demoiselle.

    Aujourd'hui, l'humeur était à se vêtir de noir. La seule teinte qu'on pouvait trouver sur son corps tout entier était une barette couleur de l'océan, simple comme possible, qui servait à tenir le plus loin possible une mèche rebelle du devant de ses cheveux. Très efficace à partir du moment ou on oublie qu'on a quelque chose dans les cheveux.

    Et à vrai dire, c'est à mi chemin entre la forêt extérieure et leur repaire super super secret qu'elle était tombé sur une sorte de revenante des ïles qui n'avait visuellement pas sa place dans le champ de vision du coin. Elle n'avait pas la stature d'un Cerf, elle ne l'avait pas croisée avant et surtout sa tête ne lui disait absolument rien. Mais alors rien du tout. Et puis même si le jaune et le rouge mis ensemble ça pouvait être un truc de machin à cornes, elle ne l'aurait pas oubliée de si tôt si elle l'avait déjà vu. Le jaune c'était bon pour les cirets, c'est tout. Il faudrait que quelqu'un lui dise. Quelqu'un d'autre, bien entendu.

    Mais ce qui la dérangeait un peu plus c'est que l'inconnue étrange n'était pas si loin que ça du Bumker et qu'elle avait l'air perdue, ce qui signifiait qu'elle n'était pas à sa place ici, deux fois plus du coup. Les capteurs de danger de Blanche s'étaient activés et elle savait que la majorité des Cerfs étaient en train de se préparer pour un petit affrontement amical un peu plus tard. Il n'y avait personne pour l'éloigner du coin en souriant. Il n'y avait que Blanche relativement bien lunée, mais sans plus. Et ce n'était pas bon signe pour la contrevenante.

    Droite dans ses Doc, les jambes dans un collant résille, ses fesses dans un short et libre dans son grand T-shirt noir large avec un motif runique obscur, elle s'approcha du Clown qui était alors de dos, ignorant tout de ses cernes et de son état mental, elle se contenta d'un petit.


    "Je serais toi, j'irais pas par là."


    Que le spectacle commence!
    Soizic Cloarec
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Sam 8 Juil - 4:09:31
    Soizic Cloarec 
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    Oh quelle rencontre fortuite, oh quelle bêtise monumentale cette blondinette avait commis en lâchant cette simple phrase. Car Soizic était trop plongée dans le souvenir responsable de sa venue ici : cet inconnu excentrique. Celui-là même qui l'avait convaincue de traverser la ville, à la recherche d'un bâtiment nommé "La Harde", rempli de gens en kimonos, composés de portes qui ne demandaient qu'à être ouverte -oui, une porte est sensiblement créée dans ce but ultime!"- pour ensuite venir à se demander qui, qui donc écoute les conseils d'un désaxé sautillant, tout ça pour photocopier une feuille unique, une simple, petite, feuille? Pourquoi s'était-elle mis en tête de venir aussi ? Elle s'était sentie terriblement idiote. A Mindanao, elle était capable de survivre au travers d'une tempête, remonter des lourdes embarcations jusqu'aux cabanes sur pilotis, gérer les journées remplies par une longue navigation, les poissons à ramener, le feu à surveiller, quand il ne s'agissait pas de la marmaille énergique. Et là, voilà qu'elle s'y retrouvait à déambuler, indécise, incapable...Et une papeterie, pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Un coin bureautique ? Elle connaissait pourtant ces termes, elle aurait dû essayer de chercher !

    Seulement voilà, c'est une chose de se détester pour ses décisions. Mais c'en est une autre d'entendre quelqu'un vous le dire de la sorte, comme une évidence, comme si...décidément, Soizic ne faisait rien qui soit raisonnable!

    Totalement inexpressive, Soizic se tourne donc et la scanne des pieds à la tête, tout juste assez pour se retourner trois secondes plus tard. Pas intéressante, cette fille n'était clairement pas intéressante.

    Elle ne prend même pas la peine de lui répondre. Il lui semble que, si elle le fait, un cataclysme risque d'envoyer balader la plénitude surfaite de ce lieu. Et personne, oh non, personne ne souhaitait voir une Soizic énervée. Dans sa hâte pour rester énergique, et éviter, par exemple, de tomber dans les pommes tellement elle se sent épuisée, elle avance, à la recherche de quelque chose. Mais elle ne trouve rien qui la satisfasse et le regard inquisiteur de la blondinette ne la lâche pas. Ma parole, elle est en train de la suivre ou quoi  ?!

    Elle fait volte-face, suffisamment grande au naturel pour baisser les yeux vers la jeune femme au moment de lui adresser la parole.

    "Tu es la propriétaire des lieux ?" Oui, elle tutoyait la plupart de ses congénères...surtout quand elle était agacée.

    "Tu me colles comme un poisson nettoyeur, tu possèdes l'endroit ? Je ne trouve pas d'autres explications à ton comportement."

    Elle sent un vertige l'asséner, mais elle n'en laisse rien paraître. Elle a l'impression d’étouffer, surtout ici...et elle n'aime pas avoir à rendre des comptes dans un endroit confiné. Mais le vertige...ça n'a rien de normal, elle le sait elle ne dort plus convenablement depuis trop longtemps déjà.... Pour éviter de faire un truc totalement débile et répréhensible, elle tend son papier vers la jeune fille.

    "Je dois photocopier ça, c'est urgent. On m'a dit que vous aviez une photocopieuse."

     Elle ne s'épanche pas sur l'identité de sa source. Pour le moment, sa posture trop droite la fait paraître aussi méfiante que ces indigènes que rien n'apprivoise. Elle avait appris à se battre avec sa baguai, et ses bras aux muscles fins et noueux ne craignaient plus les cordes et le courant . Son grand-père n'avait jamais lésiné sur ses coups de bois, l'un des rares, encore, à suivre les vieilles coutumes de leur peuple et à lui inculquer des valeurs jugées, ici, trop archaïques.
    Ah Oui...pour ça, l'occident était doué lorsqu'il s'agissait d’ordonner et de contrôler...et pourtant, il détruisait toute nature sur son passage, sous prétexte "d'organisation". Quel sacré donneur de leçon, à l'image de la blondinette!
    Sans un sourire, Soizic attend sa réponse. Elle ne craignait pas d'en venir au mains si cette dernière lui bloquait le chemin. Elle s'imaginait même très bien la pousser en arrière et faire sauter ses lunettes de bibliothécaire.
    Blanche De Morcerf
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Mer 23 Aoû - 22:25:23
    Blanche De Morcerf 
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    [Désolée j'ai eu du mal à tout gérer u_u]

    Bon. De toute évidence, il ne fallait pas que Blanche se lance dans une carrière dans le social, elle était nulle pour ce genre de choses et ça n'avait pas l'air de vouloir aller en s'arrangeant. Loin de là. Elle n'avait pas l'intention de se faire des amis, elle voulait juste être tranquille. MAis elle voulait toujours rester tranquille de toute façon. Plus elle était loin de la civilisation, mieux elle se portait. Ce n'était pas de la mauvaise volonté, elle avait besoin de solitude sinon elle devenait méchante. Certains ne sont pas du matin, elle n'était d'aucun moment. C'est tout.

    Mais elle ne se doutait pas du dragon qu'elle venait de réveiller en disant seulement quelques mots. On ne fait jamais attention à ce genre de choses, on dit bonjour à des inconnus et on se retrouve avec un coup de poing dans la figure. Enfin, pas tout de suite, mais vu le regard qu'elle lui lança, celle la, ce n'était pas à exclure tout à fait. Blanche sentit un frisson la parcourir, elle se recula de deux pas, juste pour être sure. Elle n'était pas très douée en self-défense mais elle allait bien trouver quelque chose pour se protéger. Ah si elle avait pu sortir une armée de piquants à la WOlverine elle l'aurait fait. La. Tout de suite. Gniiih. Non. Rien.

    Elle n'était pas particulièrement démonstrative mais quand elle perdait ses moyens ça pouvait s'avérer particulièrement déroutant. Enfin, plus ou moins. Se voir observée comme ça, sans un bonjour ni un merci.. Elle n'avait pas été fine, soit, mais de là à se faire reluquer sans vergogone et surtout sans un bonjour préalable, c'était un peu trop gros. Et puis l'intruse jugea bon d'aller se promener. Alors ça aussi c'était trop fort. Elle plissa les narines, signe d'agacement, renifla, signe de plus gros agacement. Elle commençait à lui courir sur le champignon, la touriste. Et bien sur, pas un seul de ces andouilles de cerfs pour un petit concours de coup de pied au cul..Jamais là quand on en a besoin.

    Un petit regard plus tard, Blanche avala discrètement sa salive. Ce n'était pas le moment de se démonter et l'agacement était tout à fait suffisant pour lui permettre de le faire. Et en plus elle était désagréable. Elle se permit non seulement de penser que sa voix était désagréable, mais en plus elle la trouva particulièrement moche comme fille. Elle sentait presque le vieux poisson et elle avait une tête de vieux marin. Ouais. Voila. Elle était moche et elle sentait mauvais. -Puéril- Blanche inspira profondément, mais on ne la laissait pas en placer une. Poisson nettoyeur? Oh la mais elle venait d'où? Si elle avait été plus musclée, ou plus stupide, Blanche aurait foncé dans le tas .

    Il y avait autre chose de particulier chez cette fille la. Elle sortait de nulle part, d'accord, mais elle sentait cette odeur particulière. L'odeur qu'elle avait senti plusieurs fois chez Charity. Elle avait ce petit quelque chose, elle en était certaine. Ce qui l'apaisa légèrement. MAis son attitude n'aidait pas. Elle n'allait pas la laisser partir comme ça. Une..Photocopie? Elle devait se moquer d'elle.


    "T'es sérieuse?"


    Elle l'observa quelques secondes, haussant un sourcil, cherchant à voir si c'était une blague, une caméra cachée de mauvais goût ou autre chose.

    "Je ne sais pas qui est ce on, mais je serais toi je ne l'écouterais plus jamais. "

    Soit c'était une mauvaise blague soit il y aurait au moins un clapet à fermer. Elle soupira profondément. Dépitée. Elle avait vraiment une sale tête. Après tout si c'était juste une photocopie ça ne pouvait tuer personne.

    "Bon. Ok. Suis moi."

    Mais qu'elle ne se pointe pas encore ! Blanche prit deux détours, franchit une porte, salua vaguement une ou deux personnes sur le chemin. Elle passa deux portes fermées à clefs et elles entrèrent dans une petite pièce sans fenêtre au bout d'un couloir tout aussi hermétique à l'extérieur.

    "Vas y, photocopie. Mais je te préviens, je reste avec toi. "

    Hors de question de laisser un inconnu dans leur QG. Déjà le faire entrer n'était pas au programme alors plus, hors de question. Elle croisa les bras et s'appuya contre le mur derrière. La curiosité étant un peu plus forte, elle essaya de voir ce que contenait le prospectus.
    Soizic Cloarec
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Jeu 14 Sep - 23:57:00
    Soizic Cloarec 
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    Elle ne se souvient pas avoir jamais vu une personne aussi remontée pour une simple visite dans un bâtiment. Oh, non pas que Soizic ait particulièrement l'habitude de traîner en ville. Peut être que les citadins avaient tous en eux ce petit côté inquisiteur. Mais, bon sang, pour une fois qu'elle quittait sa plage pour s'occuper d'une simple paperasse, voilà qu'elle s'y retrouvait avec un chien de garde aux narines dilatées par la colère!

    "Je ne sais pas qui est ce on, mais je serais toi je ne l'écouterais plus jamais. "

    Elle croise les bras et fronçe des sourcils. Elle n'avait pas l'intention de bouger d'ici jusqu'à ce que la blondinette concède à sa demande. Et cette dernière, plus étonnant soit-il, décide finalement de l'accompagner vers la photocopieuse. Son sourcil se hausse bien haut tandis qu'elle la suit. La fille trottine en ouvrant la marche, à l'image d'un petit animal mignon mais en pétard. A mesure qu'elles avancent, Soizic est surprise pour l'impression trop sécurisée qu'offre le lieu. Elle n'a jamais vu un endroit d'apparence public aussi bien protégé. Un instant, elle a l'image absurde d'une planque de mafieux japonais aux membres tatoués et aux index coupés. Pourtant, la blondinette n'avait vraiment pas l'air de coller au tableau ...

    "Vas y, photocopie. Mais je te préviens, je reste avec toi. "

    Soizic s’esclaffe, ouvrant le battant de la photocopieuse.

    "Tu as bien raison. Dans le cas contraire je risquerais de voler le papier format A4..." Elle lui envoie un sourire sarcastique, son visage toujours un peu pâle.

    "Où se trouve-t-on exactement ? Le QG des services secrets à l'ordre de la reine Elisabeth ?" Elle ébauche alors un regard écarquillé, feignant une surprise surjouée et pas du tout convaincante.

    "Ou bien cette photocopieuse est en réalité une machine à voyager dans le temps et tu es chargée de la surveiller! Tout s'explique!"

    Elle appuie sur le bouton pour programmer un tirage de 150 exemplaires. Mais apparemment, Soizic n'est réellement pas douée avec la technologie, puisque la machine se lance dans un tirage de 1500 photocopies. Paniquant, elle insiste frénétiquement sur le seul bouton rouge sur le cadran, convaincue que cette couleur devait être synonyme de suppression. La machine s'emballe alors et crache les feuilles à une allure désordonnée, comme devenue folle.

    Décontenancée, Soizic envoie un regard circonspect à la blonde, ses yeux devenus ronds.
    Blanche De Morcerf
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Dim 19 Nov - 18:18:15
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    Comme bien souvent, il y avait deux petites voix qui se disputaient la vedette sous ces cheveux presque naturellement blonds. Une partie trouvait cette intruse charismatique jusqu'à l'envie. Et l'autre avait simplement envie de l'envoyer fissa à la porte par coups de pieds aux fesses conjoints. Boing boing boing. Mais elle avait été bien élevée et elle n'était pas de ce genre là. Elle préférait la froide indifférence, et ce n'était surement pas une habitude qui changerait tout de suite.

    Elle gardait le silence. Son regard restait dur, mais tout au fond de son cerveau les pensées couraient à toute allure. Hé regarde. Oh hé stop. Ah oui? Tout se croisait, s'entrecroisait, rien ne faisait sens alors elle continuait de chercher. Chercher à comprendre qui était le sombre abruti qui avait bien pu la faire venir ici. Enfin, certes il y avait une partie couverture, mais il y avait bien trop de secrets à garder entre ces murs. Heureusement que les Hérissons étaient peu expansifs. Les Cerfs par contre, c'était autre chose. C'était en grande partie pour ça qu'ils se détestaient. OU du moins que les Hérissons les détestaient en silence, ils craignaient toujours qu'ils racontent des choses qu'ils devraient garder pour eux.

    Mais c'était quand même un sacré numéro. Elle avait l'air de sortir d'un dessin animé super réaliste. Ou d'une histoire farfelue. Oui peut être d'un conte pour enfant de qualité moyenne avec quand même assez d'imagination pour rendre tout le monde heureux. Insupportable. Et en plus ça la faisait rire. Soizic la mettait hors d'elle. Elle aussi. Peut être que Blanche avait changé au point même de ne plus être tout à fait faite pour celle qu'elle était. Elle se contenta d'un soupir méprisant. Elle la surveillait, les bras croisés, appuyée contre le mur. Non. Elle ne répondrait pas.

    C'était un bon point qu'il y ait une catastrophe. Rien de tel qu'une perte de moyens pour obtenir une réaction plus sincère. La machine à photocopier s'était emballée. Elle mit un peu de temps à comprendre ce qui s'était passé, et un peu plus pour qu'elle trouve comment réagir. Son premier réflexe fut de pousser Soizic un peu plus loin pour ne pas qu'elle se retrouve à se faire couper par un morceau de papier. C'était certainement trop tard,elle ne l'avait pas remarqué tout de suite mais une petite entaille perlait.

    "Mais c'est pas possible..."

    En panique complète,elle essaya d'appuyer sur les boutons, cogna le moniteur avant de finalement aller à l'essentiel. Elle se dépêcha de faire le tour de la machine pour débrancher le courant. Non mais décidément. Pourquoi est-ce qu'il fallait que les Cerfs leurs amènent toujours des ennuis, hein? C'était plus fort qu'eux, vraiment? Le cable d'alimentation toujours dans la main, elle se tourna vers Soizic, toujours furieuse. Il y avait des feuilles partout.

    "J'espère que tu as au moins l'intention de ramass.."

    On sait que les coupures avec des feuilles sont douloureuses et traitres. Ce qu'on sait moins c'est qu'éjectées par un photocopieur elles peuvent causer un peu plus de dégats. Et c'est en regardant Soizic de plus près qu'elle s'en rendit compte. Au niveau de la joue de l'illustre inconnue, du sang. Rien de bien grave, mais tout de même. Elle soupira, et laissa le cable tomber.

    "Bouge pas."

    Fait étrange, quand elle constatait que quelqu'un avait besoin d'être soigné, elle oubliait tous les secrets à protéger, elle ne pouvait se sortir de la tête qu'elle devait aider. Utiliser cette capacité. Alors elle s'approcha de Soizic, approcha sa main de la coupure et ferma les yeux. De nouveau ces milliers de petites paillettes dorées réchauffèrent son corps et la chaleur passa de la paume de sa main à la coupure bénine. Quelques secondes suffirent, trois tout au plus. Et concrètement, quand elle ouvrit les yeux, et qu'elle put décrypter enfin l'expression sur le visage de la demoiselle. Sa seule pensée, raisonnable et raisonnée fut:

    "Et merde".
    Soizic Cloarec
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Sam 25 Nov - 1:11:50
    Soizic Cloarec 
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    La photocopieuse semble devenue hantée par un affreux fantôme. Elle tremble, vomit partout ses feuilles. Et la blondinette tape dessus à la manière d'un petit être, minuscule petit être mignon ... c'était vraiment l'impression qu'elle donnait à Soizic.
    Tandis que la jeune femme s’évertue, donc, à essayer d’exorciser la machine, Soizic se recule un peu en la regardant ; et un inexplicable sourire barre alors ses lèvres. Elle se retient presque d'éclater de rire parce que la vision est vraiment trop insolite. Ce n'est que du papier, une photocopieuse, mais la jeune femme semble totalement hors d'elle.
    Puis elle arrache finalement la prise et la regarde. L'air de dire "tu as vu ce que tu as fait, est-ce que tu as VU, ce que tu as fait ?"
    Soizic hoche la tête avec amusement, physiquement trop faible aujourd'hui pour essayer de la combattre. Elle devait faire partie de ces gens que le métier de concierge aurait rendu infernale la vie des locataires.

    "Désolée petite, je vais rama..." Pas le temps de se pencher, même pas le temps de comprendre en fait. Elle n'avait pas senti la coupure sur sa joue, et son regard devient incrédule au moment où la blondinette lève sa main vers elle.
    Elle a un mouvement de recul, comme avec tous les gens, en réalité, qui interférait avec son espace. Mais l'envie de se laisser toucher par cette tornade aux cheveux blonds est, étrangement, tentante. Elle reste figée, impavide, quand sa main se pose sur elle. La coupure qu'elle sent, maintenant que la femme vient de poser ses doigts dessus, la picote un instant. Soizic voit des petites étincelles danser à l'orée de sa peau, puis la douleur disparait, en un éclair, en même temps que la surprise, pire, une véritable crainte cette fois, se saisit de Soizic. Celle-ci tangue un instant à cause d'un autre vertige, plus puissant. Elle se rattrape au poignet de la blondinette.

    Il n'y a plus aucun sourire sur son visage, plus aucun amusement. Les sourcils froncés, ce n'est que de la peur qui se lit entre ses traits.

    "Qu'est-ce que tu viens de faire?" murmure-t-elle . A l'image d'une eau dormante, les rouleaux de sa nature insoupçonnée soulève une vague dangereuse. Les paroles de Brett lui reviennent en mémoire, insidieuses. Mais elle refuse...elle refuse de les croire.

    Sa force et sa poigne naturelle dues à sa vie de baroudeuse en mer ne laissent aucun répit à la demoiselle venue simplement aider. Soizic l'attire à elle, la regardant de toute sa hauteur.

    "Cette lumière, c'était quoi ? C'était quoi ?!" gronde-t-elle maintenant, véritablement impressionnante. Des murmures venus directement de sa tête l'assènent.

    Lâche-la
    Lâche-la !


    Les murmures menacent, gonflent et deviennent la voix d'une entité plus puissante que la force physique de Soizic. Tu n'as aucune idée de ce que tu fais, lâche-la !!! Paniquée par la puissance de cette voix, Soizic rejette la blondinette en arrière, violemment. La scène lui paraît se jouer au ralenti. La blondinette est propulsée trop fort. Elle tombe en arrière et sa tête vient cogner contre la photocopieuse, avant de glisser au sol.

    "Non.." souffle alors Soizic, bouleversée. Elle s'agenouille précipitamment par terre, le coeur au bord de lèvres.

    "Non, non, non ! Je suis désolée. Je t'en prie.. tu m'entends ? Excuse-moi..." implore Soizic dont la gorge devient étrangement nouée. La voix dans sa tête retourne à des murmures, puis à cette simple fatigue latente, la même qui l'agite depuis ces derniers mois sans qu'elle ne sache pourquoi.

    La chute violente provoquée par le geste de Soizic semble avoir rendu la blondinette pâlotte. Alors Soizic, paniquée, vient s'asseoir contre le mur de la remise, au milieu des feuilles, puis attire la jeune femme dans ses bras, l'adosse contre sa propre poitrine, lui tapotant la joue pour qu'elle se réveille. Ses doigts glissent sur sa gorge pour prendre son pouls. Elle l'a juste assommée... mais ce qu'elle vient de faire, la terrorise. Elle n'en avait pas l'intention, elle ne le voulait pas! Elle inspire, dégage des mèches éparses sur le front de ce qui ne lui paraît être plus qu'une gamine.
    Elle ne le voulait pas.

    "Je suis désolée, vraiment désolée.." répète-t-elle, berçant un peu la chose, mignonne, ce petit être énergique, colérique, mais peut être, au final, lumineux, si lumineux, dans les froides eaux où Soizic a l'habitude de nager.
    Blanche De Morcerf
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Mar 12 Déc - 17:15:06
    Blanche De Morcerf 
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    Date d'inscription : 13/09/2015

    C'étaiat une très mauvaise idée. Ca ne faisait aucun doute et aucun doute n'avait été permis. Faire ce genre de choses, même au fin fond de leur cachette secrète c'était la pire idée du monde. Elle même n'aimait pas ça, mais c'était plus fort qu'elle, et de plus en plus souvent. C'était un problème auquel elle devrait bientôt remédier. Elle était toujours elle même, un peu revêche, particulièrement misanthrope mais il y avait de plus en plus de moments où elle se regardait agir, penser, vivre, parfois. Et c'était particulièremnt dérangeant. Elle avait passé plus de vingt ans à maitriser la majorité de ses réactions, et voilà. Voilà que depuis quelques temps elle était hors de contrôle. Pas pour le pire, bien sur, un peu de sociabilisation, c'était pas mauvais. Aider les gens blessés, non plus. Mais il y avait quelque chose qui clochait.

    Et elle allait devoir s'expliquer. Elle avait horreur de ce genre de choses. S'expliquer, ça sous-entend qu'on a fait une erreur quelque part. Et les erreurs, Blanche, elle n'aimait pas ça. Elle n'était pas du genre à fuir, raison de plus de se méfier d'avoir enfin à le faire. Elle avait regretté son acte tout de suite, et encore plus du fait qu'elle ne se l'expliquait absolument pas. Elle n'avait pas voulu la guérir, la plaie était bénine, et puis cette fille la était imbuvable. Juste insupportable. Elle s'était pointée ici comme un cheveu sur une soupe tiède avec des légumes de supermarché. Et pourtant voila, elle avait demandé le silence, et elle avait fait ce truc, ce truc étrange qu'elle contrôlait de mieux en mieux. Plus elle contrôlait ça, moins elle semblait se contrôler elle même. Elle devrait en parler. A qui? Aucune idée, mais ça la travaillait, et la solitude lui pesait de plus en plus. Elle trouverait, un problème après l'autre, celui la étant déjà plutôt conséquent.

    Dans ces moments là elle oubliait les autres. Elle n'avait pas calculé ses réactions. Elle n'avait pas vu le mouvement de recul, elle n'avait pas vu ce regard incrédule, elle n'avait pas senti la panique la gagner. Rien, juste la chaleur et la lumière qui partait de ses mains, et qui prenait naissance quelque part au creux de son estomac. Comme les papillons de l'amour, mais bien plus légers. Pourquoi était-elle si calme alors qu'elle lui aurait coincé la tête dans la photocopieuse quelques secondes au préalable? Aucune idée.

    Un peu sonnée, son regard se posa sur celui de la demoiselle qu'elle détestait aussi fort quelques secondes avant. Elle inspira profondément, ça ne l'aidait absolument pas. Le contact de Soizic au niveau du poignet la fit trembler un instant, elle avait une sainte horreur du contact humain. Elle était bien trop proche d'elle. Bien trop proche. Si tout ça ne s'était pas passé, elle aurait très certainement piqué une crise. Mais les choses étaient très différentes maintenant. Encore une fois malmenée, elle essaya de trouver un rythme de respiration cohérent. Echec. Plus fort qu'elle, ce soupir lui éhappa.

    "Aie."

    Bande de sauvages. Mais elle n'arrivait pas à s'énerver. Elle le voulait, elle voulait s'énerver, lui crier dessus comme elle l'avait déjà fait. Mais non. Rien. Elle était très calme, beaucoup trop comparé à la situation. Et oui, l'inévitable. Elle eut à peine le temps d'écarquiller les yeux et puis plus rien. Le noir complet.

    Combien de temps? Aucune idée. Ce à quoi elle avait pensé? Certainement à rien. Le choc n'était pas assez grave pour causer un véritable problème au cerveau mais assez pour la sonner une bonne dizaine de minutes. Et ce qu'elle sentit au réveil, eut pour principal effet de la faire paniquer. Elle se retrouvait au chaud contre quelqu'un qu'elle avait commencé par détester. Elle ouvrit un oeil, mollement. L'autre. Ferma les deux et réalisa ce qui pouvait potentiellement se passer. Elle étouffa un cri, aspira profondément tout l'air possible et se redressa pour limiter au maximum et le plus rapidement possible l'espace de contact entre l'inconnue et elle même.

    Elle voulut se lever, mais le fit un peu trop vite et chancela de nouveau vers cette prison humaine qu'elle avait tenté de fuir. elle essaya de s'accrocher à la première chose qui passait.

    "Qu'est ce que..."

    Sa tête lui faisait étrangement mal.




    Soizic Cloarec
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Mar 2 Jan - 13:54:49
    Soizic Cloarec 
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    Elle ne sait pas combien de temps elle était restée ainsi prostrée, de la sorte, à écouter le silence, un silence terrible, le sien et celui de la demoiselle, ce dernier semblant crier à ses oreilles. Son grand-père lui avait pourtant expliqué que sa vie de bajao ne serait pas la même une fois partie. Que sa fougue et son tempérament, de ceux qu"on ne soupçonnait pas tant ses sourires, aux premiers abords, étaient sincères, se devaient d'être dévoués à la mer et seulement à celle-ci.

    "Là bas, tu n'auras pas l'occasion de passer autant de temps dehors, sur l'eau. Alors tu dois faire en sorte de canaliser ton énergie, tu comprends ?"

    Bien sûr qu'elle l'avait compris. Mais tout était différent depuis ces derniers temps. Elle se surprenait à sentir l'absence de son archipel comme un poids lestant son coeur et menaçant de la faire couler dans cette mer qu'elle aimait tant. Tout son quotidien, à vrai dire, lui semblait affreusement morne. Les gens, les us et coutumes, les habitudes de vie ne lui convenaient pas. Et pourtant, une force irrépressible la détenait, presque contre son grès, si bien qu'elle ne s'imaginait plus partir. Alors quand elle rencontrait des gens, encore, qui lui soulignaient à quel point sa présence n'était pas tolérée, elle perdait littéralement le contrôle. Mais plus encore, ce que cette jeune femme avait fait... ce qu'elle avait fait, en touchant sa joue, qu'est-ce que c'était ?

    Soudain, elle sursaute.

    "Qu'est ce que..."

    Reculant précipitamment la blondinette d'elle, elle la repose contre le mur de la remise, la tenant à peine par les épaules, juste par crainte qu'elle ne tienne pas droite toute seule.

    "Je... attends, ne parle pas tu..." elle déglutit et passe une main sur son visage, tâchant de rester calme, de remettre de l'ordre dans ce fracas d'émotions qui l'agite.

    "Je suis désolée gamine, je suis vraiment désolée, c'est de ma faute, tout ça je..." Elle inspire en hochant de la tête. Ce n'est pas le moment de s'emballer, elle doit rattraper ses erreurs. La blondinette aura tout le temps de s’énerver et la fustiger plus tard, quitte à porter plainte, elle imaginait que ce serait légitime. Elle reste assise à genoux et force la blondinette à regarder sa main qu'elle lui agite sous le nez. Puis elle déplie trois doigts, les sourcils froncés.
    Elle connaissait, les premières règles de secours. C'était là bien tout...

    "Comment tu t'appelles ? Combien de doigts tu vois ?" souffle-t-elle, extrêmement sérieuse, mais surtout, immensément anxieuse. De son autre main, maintenant qu'elle voit que la gamine ne s'affale pas et reste plus ou moins droite, déjà elle sort son téléphone de sa poche, dans l'intention d'appeler les secours.
    Blanche De Morcerf
    Re: Juste de quoi photocopier. [PV Blanche] > Mer 17 Jan - 13:32:58
    Blanche De Morcerf 
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    La perte de contrôle. C'était une des raisons principales pour lesquelles elle ne buvait jamais trop, mangeait jamais trop et qu'elle essayait surtout de rester le plus loin le plus longtemps possible de ses semblables. Elle refusait toute situation dans laquelle elle n'avait pas la mainmise sur les évènements, et tout ça prenait une tournure qui ne lui plaisait pas du tout. La dernière fois qu'on l'avait vue s'évanouir de la sorte, c'était..Au lycée. Une baisse de tension, quelque chose qu'on ne peut pas prévoir, elle se souvient encore de ses prétendus camarades qui se moquaient d'elle, qui avait évité de justesse d'aterrir la tête la première sur le rebord du trottoir. Elle aurait pu mourir et ils riaient, pensant qu'elle avait simplement loupé le trottoir. Est-ce que tout ça remontait à cet instant précis? Peut-être bien, peut-être pas. Mais c'était toujours là dans un coin de son esprit, et ça revenait. De temps en temps. Et c'était particulièrement douloureux maintenant.

    Et ce témoin la devait devenir l'ennemi ultime, le témoin de sa faiblesse. Un hérisson c'est fort, un hérisson ça s'en fout, un hérisson ça..Oui. Un hérisson ça n'a besoin de personne, même quand ça tombe dans les pommes. Mais pour le moment toutes es pensées étaient confuses, emmêlées, douloureuses. Il n'y avait que quelques mots qui passaient la barrière infime de la raison. Danger. Aie. Et "ça a fonctionné", oui parce que ça la surprenait encore quand ça faisait effet. Mais elle mettrait longtemps à se dire qu'elle avait fait ça sans le vouloir vraiment. Blanche en tant que Blanche n'avait aucune intention de guérir ce petit bobo de rien du tout, ça serait passé en quelques jours, mais non, c'était plus fort qu'elle. L'appel de la blessure avait crié plus fort.

    Poussée très délicatement - ce qui était surprenant, vu la scène qui venait de se passer- vers le mur derrière elle, Blanche ne put retenir une expression dont seul le terme anglais "puzzled" semblait rendre l'essence exact. Si elle était moins remontée, si elle avait été caméléon ou que-sais-je d'autre, saumon peut être, Blanche aurait certaienement tourné la situation en dérision. Mais voilà. On naît peut être aussi hérisson qu'on le devient. Elle n'avait pas du tout envie d'en rire. Gamine? Elle serra les poings.

    "GAMINE?"

    Elle allait continuer mais la brute s'était posée devant elle et lui agitait les doigts devant la figure. Elle mit du temps à comprendre. Jusqu'à la question, d'ailleurs. Mais cette confusion avait suffi à faire tomber la pression un instant, et lui évita de se mettre vraiment en colère. Elle lui demandait vraiment combien de doigts il y avait. Blanche inspira profondément. C'était très difficile de garder son calme.

    "Il y en a trois. Mais ce que je voudrais bien savoir,moi, c'est avec lequel que tu as ruiné notre photocopieuse."

    Il ne faut quand même pas pousser. Mais un Hérisson ça a la tête dure. Elle porta sa main droite à son front et fit la grimace.

    "Ouille."

    Fine observatrice, moins qu'un faucon mais tout de même, lle remarqua le téléphone dans son champ de vision et paniqua un instant. C'était hors de question que des humains mettent un pied dans cette partie du bâtiment. Elle contrôlait plus ou moins bien les crises de panique. Et elle tenta un coup de bluff.

    "Je ne sais pas qui tu comptes appeler, mais ça ne capte pas ici."

    Il fallait la jouer fine. Elle soupira.

    "Ce qu'on cache ici, et que je ne voulais surtout pas que tu découvres, c'est qu'on est un petit groupe de Hackers, tout le bâtiment est isolé et nos communications encryptées de manières très particulières, tu ne pourras appeller personne même si ça a l'air de fonctionner."

    Bon, tout n'était pas inventé. Elle en profita pour commencer à se relever. Mais une question ne l'avait pas quittée depuis le début. C'était peut être le moment de la poser.


    "Mais...T'es pas une espionne au moins?"


    Elle luttait un peu contre son corps.

    "Tu m'aiderais à me relever? Le sol est froid."

    Chochotte.
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