Maman :
Je reposai mon téléphone sous mon lit clic-clac. Je lui répondrai plus tard. Demain, si j'ai le courage.
La journée avait été démoralisante.
J'étais arrivé en Bretagne depuis une ou deux semaines. Quelle foutue idée.
J’étais éperdument seul, plus que jamais, et puis j’avais peur quand je sortais de chez moi, quand je marchais dans la rue et même quand je devais croiser le regard d’un inconnu.
Et mon appart' ! Mon appart' ! Sous un bar de métalleux ouvert jusqu'à 5 heures du mat'. Je n'ai même pas d'isolation phonique. Et puis je ne sais même pas si je pourrais reprendre la fac cette année...
Je me roulai en boule dans ma couverture.
Je n'avais signé que pour un mois, heureusement. Demain, je vais me trouver un autre appart'. Allez. Avec un peu de chance j'en trouverai un vite et je n'aurai pas besoin de renouveler le contrat pour encore un mois. L'espoir fait vivre hein.
Et je vais devoir me trouver un job aussi. Mes parents m'aident encore à payer le loyer, mais ils vont pas le faire pendant toute ma vie... Brrrh, journée de merde.
Je posai l'ordinateur devant moi et commençai déjà à m'atteler aux recherches.
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Je ne savais pas comment j'avais fait, mais j'avais trouvé des choses abordables - enfin une et une autre où c'était plus délicat... - . J'avais appelé et réussi à me caler une visite deux jours après. J'étais au pied de la porte. La boule au ventre.
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La visite c'était plutôt mal passée... Je crois que la proprio m'a pris soit pour un type hyper hautain, soit pour un névrosé ou un asocial, à force d'éviter de lui répondre, de frotter mes doigts nerveux entre eux et de rougir à chaque fois qu'elle me regardait. Bref, c'était mort.
Il me restait l'autre visite, dans une heure. Le loyer était pas excessif, mais déjà trop pour moi. Mais il plaisait bien sur les photos, il m'attirait et juste par curiosité j'avais pris rendez-vous.
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J'arrivai devant l'immeuble. Tout ce gris m'empoignait le cœur. Je ne pensais pas que l'immeuble était aussi dégueu vu de l'extérieur. De toute façon c'était juste pour regarder l'appart.
J'entrai. L'intérieur était assez bien pour un immeuble.
Je pris les escaliers avec le pas hésitant. Il fallait que cette fois je me contrôle. Inspire, expire.
J'étais devant la porte. Ma gorge de serra. Je commençai à trembloter. Je posai mes doigts sur la sonnette. Je n'appuyais pas. Je pouvais pas. Je n'avais pas la force de frapper pour m'humilier encore aujourd'hui.
J'essuyai mes yeux avec le revers de ma main gauche. Je tournai les talons.
Pour une autre fois.
Coucou mon chéri ! Tout se passe bien en Bretagne ? A quand penses-tu nous faire visiter ton appart ? Bisous
22 h 31
22 h 31
Je reposai mon téléphone sous mon lit clic-clac. Je lui répondrai plus tard. Demain, si j'ai le courage.
La journée avait été démoralisante.
J'étais arrivé en Bretagne depuis une ou deux semaines. Quelle foutue idée.
J’étais éperdument seul, plus que jamais, et puis j’avais peur quand je sortais de chez moi, quand je marchais dans la rue et même quand je devais croiser le regard d’un inconnu.
Et mon appart' ! Mon appart' ! Sous un bar de métalleux ouvert jusqu'à 5 heures du mat'. Je n'ai même pas d'isolation phonique. Et puis je ne sais même pas si je pourrais reprendre la fac cette année...
Je me roulai en boule dans ma couverture.
Je n'avais signé que pour un mois, heureusement. Demain, je vais me trouver un autre appart'. Allez. Avec un peu de chance j'en trouverai un vite et je n'aurai pas besoin de renouveler le contrat pour encore un mois. L'espoir fait vivre hein.
Et je vais devoir me trouver un job aussi. Mes parents m'aident encore à payer le loyer, mais ils vont pas le faire pendant toute ma vie... Brrrh, journée de merde.
Je posai l'ordinateur devant moi et commençai déjà à m'atteler aux recherches.
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Je ne savais pas comment j'avais fait, mais j'avais trouvé des choses abordables - enfin une et une autre où c'était plus délicat... - . J'avais appelé et réussi à me caler une visite deux jours après. J'étais au pied de la porte. La boule au ventre.
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La visite c'était plutôt mal passée... Je crois que la proprio m'a pris soit pour un type hyper hautain, soit pour un névrosé ou un asocial, à force d'éviter de lui répondre, de frotter mes doigts nerveux entre eux et de rougir à chaque fois qu'elle me regardait. Bref, c'était mort.
Il me restait l'autre visite, dans une heure. Le loyer était pas excessif, mais déjà trop pour moi. Mais il plaisait bien sur les photos, il m'attirait et juste par curiosité j'avais pris rendez-vous.
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J'arrivai devant l'immeuble. Tout ce gris m'empoignait le cœur. Je ne pensais pas que l'immeuble était aussi dégueu vu de l'extérieur. De toute façon c'était juste pour regarder l'appart.
J'entrai. L'intérieur était assez bien pour un immeuble.
Je pris les escaliers avec le pas hésitant. Il fallait que cette fois je me contrôle. Inspire, expire.
J'étais devant la porte. Ma gorge de serra. Je commençai à trembloter. Je posai mes doigts sur la sonnette. Je n'appuyais pas. Je pouvais pas. Je n'avais pas la force de frapper pour m'humilier encore aujourd'hui.
J'essuyai mes yeux avec le revers de ma main gauche. Je tournai les talons.
Pour une autre fois.