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    Pas besoin d'un palace, ma place est ailleurs. Mon bonheur c'est ton crâne, coincé dans un broyeur.

    Melion Erwin
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    Sous-estimer les femmes… Non, il sous-estimait tout et tout le monde. Personne ne lui arrivait à la cheville, il en est intimement persuadé. On le disait extrême, audacieux, téméraire, fou. Mais la seule qui le différenciait vraiment, VRAIMENT, des autres, c’était sa volonté.
    Une force démesuré presque inamovible. C’est pour lui sa marque de fabrique, le pouvoir de se dire « ça y est c’est décidé cette fois je le fais » et s’y tenir. Quitter la drogue, nuire à quelqu’un, soudoyer quelqu’un d’autres.
    Il n’y a pas de barrière à franchir, tout ce qu’il a en commun avec l’incontrôlable et le démentiel, le vicieux et le diabolique. Toutes les mutilations qu’il a infligées et sa totale indifférence, il les a surpassés.

    Elle narguait, et elle ne s’en cachait pas. Ce petit fragment de femme fragile lui laissait un arrière-gout dans la bouche. Un arrière-gout de revanchisme. Car même s’il était totalement d’accord avec elle, le simple fait qu’elle se dresse contre lui l’agaçait. Et il savait à quel point c’était un mal récurant, et qu’il en était victime perpétuellement. Même si la personne en face avait raison, il ne pouvait s’empêcher de se sentir victime d’une sorte d’injustice ou il ne savait quoi. Une sorte de pulsion dominatrice qu’il avait résumé aussi simplement :
    Si je suis prêt à tout pour cette personne, qu’elle est prête à tout pour moi, pourquoi diable nous battons-nous ? Si elle me dit non, c’est qu’elle est contre moi.

    Et malgré s’être prouvé et démontré le fait que cette affirmation était fausse, il n’avait jamais réussi à s’en défaire. Cela lui collait à la peau, tel le goudron et la plume.
    Heureusement pour elle, il savait que c’était un jeu. Sinon il se serait montré intransigeant, catégorique, mais surtout, brutal.

    Il n’était pas particulièrement pressé dans sa relation, mais son corps entier était en perpétuelle ébullition. A ses yeux, il ne brulait pas d’étapes, il n’allait pas trop vite, il allait à sa vitesse. Et visiblement, elle n’avait pas la même cinétique.

    Le bruit fracassant l’extirpa de ses pensées, il n’avait pas eu le temps de répondre, enfin, il avait eu le temps, mais il ne l’avait pas pris. Répondre au tac o tac n’était pas Mélion, Mélion répondait après avoir fait 14 fois le tour de sa bouche, après s’être assuré que ses propos allaient être pris d’une manière bien précise. Presque tout était calculé, la prononciation, la gestuelle, l’intonation.

    Il se leva jetant son téléphone dans le canapé avant de s’approcher de la scène de crime, observant le vandale et ses exactions avec une stupéfaction certaine. Le blondinet marqua un temps mort, visiblement choqué, il fixait la jarre en Jade brisé, et la poudre étalée sur le sol.

    « Non… Non non non… T’avais pas le droit putain… » Dit-il sur un ton proche du désespoir, les yeux humides.
    Il s’approcha doucement, terminant de faire fuir le chat qui avait été apeuré par le bruit fracassant de la jarre finissant en morceau au contact du sol avant de s’agenouiller et commençer à extraire les bris de la poudre.

    « Tu peux récupérer ton chat le temps que je ramasse ? Je veux pas qu’il ne me fasse perdre des morceaux. »

    Oui, il parlait bien de morceaux en parlant de la poudre.
    Roxanne Dupont
    Roxanne Dupont 
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    Vue la réaction de Mélion, il ne s’agissait pas d’un objet ordinaire. La lueur présente dans ses yeux et le ton de sa voix lui certifiaient que quelque chose de grave venait de se produire. En reconstituant toutes les pièces du puzzle, au sens propre comme au figuré, elle fut horriblement gênée. Cette jarre contenant de la poudre, il parla de morceaux qu’il ne voulait égarer. Nul besoin d’être Sherlock Holmes ou Watson pour émettre l’hypothèse qu’il s’agisse d’une urne funéraire. La jeune femme ne se fit pas prier pour tenir fermement le coupable de l’irréparable.

    Tout de même, c’était pas de chance que son premier jour chez lui entraîne une conséquence aussi horrible. S’il n’avait pas explosé de rage, intérieurement un sacré malaise devait sans doute se mettre en place. Les cendres d’un être humain étaient répandues sur le sol. Cette personne était sans doute un membre de sa famille ou un proche. Pouvait-on faire pire ? Elle en doutait. Le regard accusateur de Roxanne se posa silencieusement sur Jiji qui semblait désolé de sa maladresse. Il pouvait toujours lui faire des yeux doux : ça ne passerait pas aussi facilement.

    La jeune femme aurait bien proposé son aide mais, étant donnée sa maladresse en cas de stress, elle préférait laisser Mélion se débrouiller. Tout ceci allait jeter un froid. L’idéal aurait été de reprendre la parole pour détendre un peu l’atmosphère mais une blague n’aurait clairement pas été la bienvenue. Parfois, le mieux était de se taire et d’attendre que l’orage passe. N’empêche qu’elle ne put s’empêcher de lui glisser, les joues rosies :

    « Je suis terriblement désolée… Si tu veux je peux le mettre dehors. »

    En fait, elle n’avait pas besoin de son accord. Jiji méritait d’être puni pour sa bêtise. Elle l’avait toujours éduqué ainsi et il avait clairement dépassé les bornes, sans doute par maladresse mais le mal était fait. La jeune femme porta donc rapidement le matou à l’extérieur et lui dit sévèrement que l’air frais lui rafraîchirait les idées. Cela lui fendait toujours le coeur de sévir mais il fallait bien lui faire comprendre qu’il y avait des règles s’il voulait vivre à l’intérieur.

    De retour auprès du blond, Roxanne fixa le lieu du drame avec toujours autant de gêne. Elle ne put s’empêcher de lister des options dans l’espoir d’un pardon éventuel.

    « Si je peux faire quoi que ce soit… Racheter une jarre, t’aider ou partir si c’est ce que tu préfères. »

    La rockeuse n’était en rien responsable de ce qu’il s’était passé. Elle ne contrôlait pas son chat mais elle se sentait comme dans la peau d’une mère dont l’enfant vient de commettre une horrible bêtise. C’était quelque part sa responsabilité et puisque le vrai coupable ne pouvait réparer ses erreurs ou s’excuser, elle devait le faire pour lui.

    « Je comprendrais que tu ne sois plus vraiment d’humeur à quoi que ce soit. »

    Parler pour ne rien dire était sa spécialité dans les moments de ce genre. Elle savait bien qu’elle aurait mieux fait de se taire mais c’était plus fort qu’elle. Le stress lui faisait débiter des mots tandis que son subconscient la maudissait. C’était vraiment moche comme situation.
    Melion Erwin
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    Bon… Mélion… Comment on ramasse la poudre intégralement maintenant ? Ok, le sol est propre, c’est déjà ça.
    Le blondinet prit une grande inspiration, laissant à la petite femme le loisir de mettre ce chat dehors. Il n’y avait pas 36 000 millions de possessions à briser dans cette demeure, mais là, il venait de faire la pépite de sa vie. Si ce chat lui avait appartenu, nul doute qu’il ne s’en serait peut-être jamais.
    Au fur et à mesure qu’il fixait les cendres, Mélion perdait son calme d’ordinaire olympien. Sa respiration devenait erratique et ses mains se mirent à trembler au fur et à mesure que les souvenirs pointaient de nouveau le bout de leur nez.

    Parler parler parler… Pourquoi avait-elle besoin de parler là, maintenant ? D’en rajouter une couche ? Il était à genoux, par terre, et elle ne pouvait s’empêcher d’être égoïste, de demander quelle serait sa peine, si elle avait droit à des travaux d’intérêt généraux ou non. Si il avait senti le besoin de la punir, de punir le responsable, à hauteur du préjudice subit, il ne resterait pas muet ainsi. Là, il était submergé, presque à la limite de ce que peux endurer son petit cœur.

    Ça y est, tu as compris ? Il était temps… Regarde le bon côté des choses, c’est sa faute, tu n’aurais presque pas pu tomber mieux !

    « Je… Ca va aller…. Ca va aller… » marmona-t’il avant de se lever, comptant sur ses mains
    « robot 1, robot 2… Surtout tu touches à rien hein… » finit-il sa phrase en lui lançant un coup d’œil tandis qu’il venait de s’avancer vers les petits appareils ménager afin de les retourner. Même s’ils se lançaient, ils n’iraient nulle part.
    « Ok, ok, ça devrait être bon… » se dit-il tout en allant chercher une pile de livre qu’il arrangea en cercle autour des cendres avant de placer des poids en fonte par-dessus qui venaient quant à eux du garage. Les mains tremblantes, l’architecte en train de bâtir des remparts autour de la scène de crime tremblait de plus en plus, même pour un château de carte il aurait pris moins de précautions.

    « J’ai pas envie que tu parte. Mais je ne vais pas te forcer à rester si tu veux pas. » Ce qu’il ne disait pas, c’est que mine de rien, il avait besoin de sa présence, ou du moins, Mélion en était convaincu. Et si elle désirait s’en allait, alors oui, il lui mettrait en face du nez son égoïsme viscéral. Cependant, il savait qu’il n’aurait pas à le faire, il semblait intimement persuadé, comme à chaque fois, qu’on ne le trahirait pas lâchement.

    « Je… » murmura-t’il en fermant les poings pour atténuer ses tremblements « Je te laisse découvrir la maison ou je ne sais pas, je sais pas quoi. Moi je vais aller… dormir. Tu me rejoindras quand t’aura sommeil. »

    Dormir, lui ? Haha, Haha.

    S’imposant devant elle, il pencha le buste et lui embrassa le front avant de fuir vers sa chambre. Un lit double beaucoup trop grand pour une personne, des rangements. Malheureusement pour elle, elle découvrirait plus d’une chose ce soir. Enfin, le bien et le mal, c’est subjectif non ?

    Otant ses chaussures, notre viking posa son fessier sur le lit avant d’’ouvrir la commode. Il en sortit une fiole, un briquet, un stylo bic vide qui faisait office de paille, ainsi qu’une épaisse feuille d’aluminium. D’un simple coup d’œil, elle comprendrait que ce n’est pas pour faire des gâteaux.

    Il n’hésita pas bien longtemps à étaler sur la feuille d’alu une partie de la poudre contenue dans la fiole. Il calla la paille entre ses dents et attrapa d’une main le briquet, de l’autre la poigné improviser pour tenir l’alu. Cependant, ses mains tremblantes continuaient à lui en faire baver. Mais de toute manière, d’ici 2 seconde, il ne serait plus dans ce monde pour une poignée d’heures.

    La cendre et la douleur sous des tombes en téflon,
    Descendre en soi-même, atteindre les tréfonds.
    Forgé dans ce métal dont on fait les armures,
    Blindé par mes batailles, sacrilèges et parjures.
    Soldat sans parure, combattant de carrière,
    animal de guerre, vétéran d'envergure.
    Sur une feuille en alu je viens défier le feu,
    De retour de l'enfer toujours plus belliqueux.
    Roxanne Dupont
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    Malgré le fait qu’il lui affirme que tout irait bien, Roxanne sentait que ce n’était pas vraiment le cas. Le blond était réellement dans un drôle d’état et mettait tout en oeuvre pour protéger la zone du tragique incident. Des tremblements se manifestèrent. Il fallait absolument qu’elle l’aide d’une manière ou d’une autre. Si le petit bout de femme était du genre à contenir ses émotions, elle n’était pas la seule. Qu’il ne vienne pas lui dire qu’il n’était pas en train d’agir exactement de la même manière.

    Que faire devant un tel état de stress ? Réconforter n’était toujours pas son fort. Heureusement ses paroles lui donnèrent une ouverture. C’est sans hésitation qu’elle répliqua avec assurance et une certaine douceur :

    « Je reste Mélion, tu ne me forces à rien du tout. »


    Devait-elle faire un geste envers lui ? Le prendre dans ses bras peut-être ou simplement lui saisir délicatement la main ? Il avait fermé les poings alors la seconde option n’était plus réellement envisageable. Roxanne allait lui prendre le bras mais l’ex viking lui annonça aller dormir. La prenait-il pour une demeurée ? Comme s’il allait vraiment se reposer. Le plus probable était qu’il aille se reclure dans une pièce seul pour pleurer ou pour se défouler d’une manière ou d’une autre. Hors de question de le laisser seul, ce serait vraiment trop triste. Elle savait que la solitude était rarement la solution. Tout ce dont il avait besoin était d’être soutenu, même si elle ne se sentait pas vraiment être la personne la plus indiquée pour cela. C’est comme si elle lui avait coupé la main et se mettait ensuite aux petits soins pour lui. Mélion garderait forcément un arrière goût amer en bouche. D’un autre côté, c’était cela ou le laisser sombrer.

    Mince, elle avait réfléchi et le voilà déjà parti ! Roxanne pesta contre elle-même de n’avoir su agir assez rapidement pour le retenir. Pourtant il avait eu le temps de lui donner un baiser sur le front, lui. C’était le monde à l’envers : la victime était gentille envers le meurtrier. Ah non, elle ne pouvait laisser cela se poursuivre de cette manière. Vite, ses petites jambes la guidèrent jusqu’à la fameuse chambre comprenant le très grand lit. En arrivant, elle comprit vite ce qu’il voulait faire. Peut-être qu’il la gifflerait de faire ça mais tant pis. Cette fois-ci elle allait arrêter de traîner telle une limace ! Le mode turbo était désormais enclenché !

    Roxanne jeta en moins d’une seconde ses chaussures, se hissa habilement et rapidement sur le lit jusqu’à Mélion. De ses petits doigts elle l’incita à reposer le matériel qu’il avait en main avant de lui attraper la nuque et de l’embrasser tendrement puis avec un peu plus d’émotions. Si les mots ne semblaient jamais les bons, au moins ses actes avaient cette particularité de sonner juste auprès de lui.

    Elle passa une main dans ses cheveux puis, quand son souffle se fit court, elle rendit la liberté à ses lèvres. Un sourire tendre s’afficha sur son visage.

    « Je suis là, tu n’as pas besoin de ça. D’accord ? »


    Que Mélion ait besoin de ça pour diminuer la souffrance de ses émotions était normal s’il était seul. Aujourd’hui elle était là et comptait bien l’aider, si elle le pouvait et s’il la laissait faire. La seule question était de savoir s’il était trop dépendant à ses cochonneries ou non. Que préférerait-il faire ? Franchement, il n’avait pas besoin de substances pour que son cerveau aille mieux mais en avait-il conscience ?

    D’un autre côté, Roxanne était-elle prête à le réconforter jusqu’au bout ? Absolument. La tendresse qu’elle éprouvait pour lui était de plus en plus claire et semblait naturelle alors, même si c’était l’inconnu, elle n’avait pas trop d’appréhension. Et puis tout était possible, qu'il préfère l'embrasser ou parler, elle serait là pour lui.
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    Le dos courbé, sa paille au-dessus de la feuille d’aluminium, Mélion ne s’étonna pas quand elle pénétra dans la pièce. Non, il s’étonna que ce qu’elle voyait ne la choquait pas. Mais… en y repensant à deux fois, il ne la connaissait pas. Peut-être était-elle une droguée aussi ? ou peut-être l’avait-elle été ?
    Il été là, les pieds au sol, assis sur le rebord du matelas, à fixer les yeux tremblant la petite femme s’avancer jusqu’à lui, ôtant la paille qu’il tenait afin de l’embrasser. Elle aurait pu paniquer, le gifler, taper dans ses mains pour tout envoyer voler, ou il ne savait quoi. Mais non, elle s’était déchausser pour venir se mettre à califourchon sur lui et lui voler un baiser, le rassurer.
    Alors c’était comme ça qu’elle le voyait là ? Comme un animal apeuré, craintif ? Qui a besoin qu’on lui dise que tout va bien aller ? Non, ça il le savait déjà, il souhaitait juste faire taire son cerveau, qui malgré lui, n’acceptait pas l’évidence. Son subconscient lui jouait encore des tours.

    Mais là ou lui avait échoué en tentant de se raisonner, elle, y parvînt en un simple geste. Car en effet, les tremblements s’estompèrent tandis qu’elle apposait ses lèvres sur les siennes. Ses mains elles, vinrent se poser sur les hanches de la jeune femme. Il la désirait, pour sûr.

    Se léchant les lèvres tandis qu’elle ajoutait des mots, -qui ne faisait que mettre un son sur ce qu’elle venait de faire- Mélion fixa la jeune femme dans les prunelles, se contentant de laisser tomber sa tête sa poitrine, fermant les yeux en profitant de ses coussins improvisés.

    « Parle-moi de toi. Conte-moi ton histoire. Je veux te connaitre. Je veux apprendre à te connaitre. »

    En fermant les yeux, il pouvait sentir son petit cœur battre la chamade, l’entendre même, si il y prêtait attention et que le silence dans la pièce persistait.

    « Tu me prends pour quelqu’un de froid et sans cœur… Mais dis-moi qu’est-ce qui pourrait m’empêcher de prendre soin de toi ? » semblait-il répétait pour sa propre personne alors qu’il se serrait contre le petit corps. Ses mains s’étaient glissés dans le dos de la jeune femme qu’il serait désormais entre ses bras, avec une force certaine.

    Alors, qui était sa folle au cheveu bleu vivant dans une tente ? Qui était-elle vraiment ?

    « Elle s’appellait Daje, je l’avais rencontré sur un forum quand j’étais tout jeune, quand j’étais un petit con. Je devais avoir quoi… seize ans je crois. Elle quatorze, ou treize, je sais plus. Bref, c’était malsain quand elle m’a avoué ses sentiments. Alors comme j’étais jeune et con, j’ai arrêté de lui parler. Enfin, pas vraiment, disons qu’on avait nos périodes de… « silence ». Mais ses sentiments étaient… immuable. On est resté ainsi jusqu’à sa majorité, elle est partie à la fac, a obtenu une bourse et de quoi être plus ou moins autonome financièrement. Moi j’ai bougé pour mon école d’ingé, et un jour elle est venue chez moi. C’était bizarre, vraiment. Y’avait une sorte de malaise. Je n’étais pas assez bête pour pas voir qu’elle me voulait. Mais, même si on a dormi dans le même lit, il n’y a rien eu. Je n’arrivais pas à me projeter avec quelqu’un atteint d’une maladie comme ça. Je sais pas, je trouvais que ça n’avait pas d’avenir. Jeune, je me projetais beaucoup dans le futur. Je n’avais pas pour ambition de multiplier les conquêtes, j’avais besoin d’une personne, et d’une seule. Bref, elle est rentrée chez elle le lendemain. Elle avait un copain, et un jour, il s’est réveillé avec elle sur l’épaule, morte. »
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    Il voulait découvrir son histoire, la connaître. C’était touchant bien qu’elle ait la forte impression qu’elle n’ait pas grand chose à lui conter. Rien d’extraordinaire ne s’était jamais produit dans sa vie, elle n’était qu’une fille ordinaire qui n’avait pas trouvé sa place auprès des siens. Cela ressemblait fort à une histoire de fin d’adolescence classique où l’enfant quitte le nid pour vivre sa vie. Roxanne avait la sensation que Mélion cherchait à entendre un récit qui ne collerait pas à la réalité. Il l’avait perçu comme une duchesse ou ce genre de choses mais elle n’était personne. Au final, ce qui lui plaisait chez elle était sans doute juste cette apparence atypique. Si elle n’avait pas teint ses cheveux et s’était habillée comme tout le monde, il ne se serait jamais retournée sur elle.

    Heureusement que l’ex viking était bavard car la rockeuse n’avait pas pipé mot depuis sa demande. Au départ, elle crut qu’il s’adressait à elle - après tout, ils étaient que deux alors à qui d’autre aurait-il parlé ? Mais il sembla qu’il parlait à son fort intérieur. Jamais la jeune femme ne lui avait dit qu’il était sans coeur. Bien sûr, il semblait avoir un mental complexe mais elle sentait surtout une vulnérabilité, quelque chose de cassé qui avait besoin d’être pansé. S'il avait été sans coeur, il n'aurait jamais eu ce genre de réactions.

    Les petites mains de Roxanne le serrèrent puisqu’il la prit fermement dans ses bras. Elle avait le pressentiment qu’il n’avait pas terminé, qu’il avait encore des tas de choses à exprimer. En effet, il parla de “Daje”, une fille avec une maladie grave qu’il n’avait su réellement aimé à cause de sa maladie. Un jour, il s’était réveillé à ses côté et elle n’était plus. Quelle histoire traumatisante ! Il semblait avoir eu des sentiments pour elle mais s’était retenu et avait vécu l’inévitable.

    Ses bras l’entourèrent un peu plus pour le consoler, sans savoir s’ils y parviendraient. Elle comprenait mieux sa détresse, ce malaise. Il ne voulait pas s’attacher et se retrouver seul, comme tout le monde finalement. Mais avec ou sans maladie, nul n’est sûr d’être là demain. C’est la triste vérité. Même sans maladie mortelle, tout le monde pouvait disparaître de manière subite et stupide. Parfois un simple pépin de pomme pouvait détruire une famille. Ces paroles ne le rassureraient en rien. Il avait besoin de positif. Enfin, c’est ce qu’elle voudrait à sa place. Mais avant, elle ne devait pas nier la douleur qui devait lui déchirer les entrailles.

    « Je suis désolée pour elle, pour toi. Mais tu as été là pour elle malgré tout. »


    Elle laissa ses petits doigts lui frôler la peau du visage, tendrement alors que son sourire s’était effacé. La compassion était présente. Vite, il fallait enchainer sur autre chose. Si elle ne savait quoi dire, autant lui dire qui elle était. Tant pis si son histoire était d’une platitude sans nom.

    « J’ai grandi dans une famille aisée du nord de la France. Je cherchais le contact auprès de ceux qui avaient quelque chose de concret intérieurement, qu’importe leur statut social. Cela n’a pas du tout plu à mes parents qui m’ont bien vite ramené dans des établissements de bourges coincés et hautains. Leur balancer des piques représentait une perte de temps, alors je me faisais la malle dans le parc avec Jiji. J’avais l’impression de n’avoir ma place nulle part mais quand je suis dans la forêt, que je vois les animaux, je me dis… Je ne sais pas… Que c’est plus simple pour eux. Ils semblent être là où ils devraient se trouver. Ils vivent sans se soucier de rien. Leurs conflits sont dérisoires mais ils communiquent. Moi, j’avais l’impression d’être le vilain petit canard de l’histoire de part mes pensées et mes actions. La provocation était devenue nécessaire dès le premier contact, à part avec Jiji. Lui semblait m’accepter comme j’étais et si on ne disait rien, on semblait tous les deux se satisfaire de nos sorties qui pouvaient sembler dérisoires... »


    Elle marqua une pause, se disant qu’elle devait amener le récit jusqu’à aujourd’hui.

    « Quand j’ai décidé de partir pour ne plus avoir cette impression constante d’être le nuisible de service, je me suis dit qu’il fallait que je trouve un coin où on pourrait se balader en forêt facilement. Un endroit où je pourrai perdre pied de la bonne manière. »


    En s’entendant, elle avait l’impression d’être la folle aux animaux mixée avec une Pocahontas moderne. Ce qu’il devait la trouver stupide !

    « Et me voilà ici, dans le camping. Désolée, mon histoire n’est pas passionnante. »


    Et elle n’avait pas de drame à compter qui puissent expliquer son look atypique. Elle aimait juste être ainsi.
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    Visiblement, elle n’avait pas pipé un mot de ce qu’il racontait, et pourtant c’est la dernière phrase qu’il avait dit. Que non, ce n’était pas lui qui s’était réveillé avec son cadavre posé sur l’épaule. D’ailleurs, l’histoire de la présence de cette urne est au moins aussi intéressante. Vous vous rendez compte ? Qui cautionnerait la subtilisation d’une urne funéraire et de son contenue ? Et oui… Et oui.

    Un frisson lui parcouru l’échine. Non, il n’avait pas été là pour elle, justement, il s’était défilé car il estimé qu’il n’y aurait pas eu de suite, rien.

    Mais vous vous demandez peut-être ce qu’il se passait dans sa tête à cet instant ? Bonne question. Mélion semblait satisfait de cette proximité, son corps avait cessé de trembler, les doigts cramponnés au petit corps de Roxanne, de celle qui lui contait son histoire. Ou du moins, un résumé non exhaustif.
    Lentement, à sa manière, soit avec ses petits doigts et ses petits mots, elle l’avait sortie de sa torpeur, ou du moins, elle avait de quoi le croire ! Ses yeux se mettaient désormais à pétiller suite à la petite histoire de Roxanne. Il semblait se tenir de rire, mais nul n’aurait su dire s’il comptait se moquer ou s’il était charmé. En tout cas, pas avant qu’il ne brise le silence et retrouve une humeur… beaucoup plus joviale.

    Mais en fait t’as choisi d’être une clocharde ! C’est dingue ! avant de l’embrasser promptement, se moquant d’elle avant de rajouter « Punaise, les gens se batte pour naitre avec une cuillère en argent dans la bouche, et toi… » il lui embrasse le cou, « et toi… toi tu veux te confronter au petit monde, au larmes et à la boue, au gout du sang. Alors comme ça t’aime la difficulté… » c’est d’un soupire d’aise et après un baiser sur ses lèvres qu’il « Ô, Ma petite duchesse… Pas cool tes parents en tout cas… »

    Sa senestre glissa de son dos jusqu’à sa cuisse, la lui caressant tendrement avant qu’il ne vienne approcher son nez du sien, lui caressant le bout tout en la fixant droit dans les yeux.
    Non, ton histoire est ton histoire, moi je l’aime bien. Tu t’es battue pour ce que tu croyais être juste, ou injuste. Tu t’es pas laissé broyer au point de te conformer à tout ça. Et puis, rien ne t’empêche de faire machine arrière non plus. Mais je dois admettre que se chauffer pour quitter sa maison et partir dans un camping isolé d’une ville à la con, il en faut une sacré paire. Je pourrais presque me sentir… diminué.

    Néanmoins, un « ding dong » vient briser l’intimité qu’ils avaient créé. Mélion déplaça sans difficulté la jeune femme sur le côté avant de lui voler un baiser et de se lever. « Punaise, je les avais complètement oubliées eux… » avant de chercher son portefeuille par ci par là.

    Mélion se rendit à la porte d’entrée afin d’ouvrir au livreur et de régler son dû avant d’aller poser le sac en carton sur la table pour l’ouvrir. Il pouffa de rire à l’idée qui lui traversa l’esprit, et referma le sac pour venir la rejoindre dans la chambre. Il s’appuya sur le cadre de la porte, prenant une pose assez évocatrice. « Alors… tu manges quoi d’abords, le plat ? ou le serveur ? »

    C’était peut-être vraiment pas le lieu ni l’endroit, enfin, surtout pas le moment après ce qui s’était passé, mais il éprouvait une certaine sécurité à revenir dans son état d’esprit. A perpétuellement chercher la petite bête, attiser, un quelconque conflit.




    Roxanne Dupont
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    Localisation : Une tente d'un camping

    Que Mélion se moque ou soit déçu, Roxanne s’y attendait. Ceci dit, l’entendre dire qu’elle avait choisi d’être une clocharde la fit tout de même sourire. Il en faisait un peu trop. Elle vivait certes avec le strict minimum mais avait quand même un toit. Peu de gens devaient envier son mode de vie et pouvaient comprendre qu’elle ait fait sciemment ce choix, certes. Qu’en était-il de Mélion ? Il était difficile de deviner, sur le moment, si l’ex viking fut réellement surpris ou non. Qu’importe ses pensées, cela ne l’empêcha pas de l’embrasser brièvement, pour le plus grand plaisir de la rockeuse. Il souligna qu’elle allait à l’opposé de la plupart des gens. Elle hocha la tête. C’était vrai. Peut-être pouvait-on la trouver un rien stupide d’agir de la sorte. Si l’argent ne faisait pas le bonheur, il y contribuait un minimum. Que voulez-vous, elle n’était pas tout le monde.

    L’approche de celui qui la troublait se fit plus sensuelle tandis qu’il soulignait ce à quoi se confrottait la rockeuse. Il avait plutôt fait un bon travail de résumé, bien que cela soit un rien plus complexe. Ce n’était pas qu’elle aimait la difficulté mais plutôt qu’elle aimait ne pas laisser le superflux masquer ce qui comptait vraiment dans la vie. Un doux baiser lui fit passer l’envie de jouer les pointilleuses. Pas besoin de s’éterniser sur le sujet, ce n’était pas si intéressant de toute manière. L’entendre compatir était largement suffisant et tous deux semblaient avoir envie de proximité plutôt que de s’engager dans un débat sans fin. Cela aurait sans doute été fait si Mélion ne s’était lancé dans une autre longue tirade.

    Oua, il lui avoua carrément être à deux doigts de se sentir diminué face à son choix. Venant de sa part, c’était impressionnant. Lui qui aimait la taquiner, et sans aucun doute gagner, lui témoignait un franc respect. Roxanne lui adressa un sourire presque timide. Sa sincérité lui allait droit au coeur et, pour une fois, elle avait juste envie de le remercier et de le serrer fort dans ses bras. Elle n’était plus cette fille regardée de travers et cela n’était pas uniquement lié à son look. Un vrai lien plus fort se tissait à ce moment-même.

    La sonnette résonna, évinçant toute possibilité de réponse de la part de la jeune femme. Après un autre baiser, son charmant blond alla s’occuper de leur commande. A son retour, son air se fit assez évocateur et il la questionna sur ce qu’elle mangerait en premier, en suggérant qu’il soit un des choix. Roxanne rit de bon coeur et répondit avec la même malice :

    « Mince, je ne pensais pas que tu percerais à jour ma couverture de mante religieuse… Et encore moins que tu t’en réjouirais. »

    Allait-il la trouver stupide ? Tant pis, ces bêtises lui venaient spontanément et elle s’en amusait énormément.

    « Je peux réaliser ton souhait mais tu voudrais peut-être manger ton dernier repas avant, non ? Et discuter une dernière fois ? »

    Elle gloussa, chose qui arrivait très peu.

    « Je dois avouer que c’est assez drôle de te voir jouer le serveur alors que c’est mon job. »


    Mélion avait l’air tellement plus sérieux qu’elle professionnellement parlant. Jamais elle ne pensait pouvoir incarner un rôle proche du playboy serveur. Mais s’il avait envie de s’y essayer, elle ne l’empêcherait pas. Cela l’intriguait. Ses yeux le déshabillèrent de haut en bas :

    « Voyons voir comment tu te débrouilles. »


    Dit-elle d’un air rempli de défi. Que comptait-il faire ou dire en réponse à ses paroles ? Roxanne était réellement curieuse de le découvrir.
    Melion Erwin
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    Mélion brulait de l’intérieur, d’impatience, de plaisir, de désir, et si on lui avait dit qu’une demi-heure avant, il avait été dans un état de torpeur accablant, il n’y aurait pas cru. A dire vrai, il y’avait peu de chose qu’il craignait, et la mort n’en était même pas une. Non, ce qui le désolait n’était pas de perdre sa vie, mais celle du peu de gens autour de lui, et pas forcément ses « proches ». Oui, car le jeune homme avait sa propre définition du mot. Qu’on pouvait dire « je t’aime » à bien plus de personne que l’on voit dans les films ou qui est véhiculé par les conventions sociale, et qui se résume à son conjoint, ses parents, ses enfants… Une vision limitée à ses yeux.

    Tout ce qui était innée n’avait à ses yeux aucune importance première.  A cet instant même, la petite Roxanne avait plus de valeur que bon nombre des personnes de sa famille. Mais comme tout, il savait que cela serait éphémère. Quand bien même il n’y pensait pas à cet instant même.
    C’était la seule différence avec les liens du sang, ceux-là, les gens s’efforcent de les préserver, car ils sont soit disant « unique ».


    Mais le plus intéressant résidait là, en le fait qu’elle souhaitait le voir jouer le serveur jusqu’au bout. Alors là, là, il allait lui en mettre plein la vue. Si il adorait un truc, c’était bien pousser le vice aussi loin qu’il le pouvait. Quitte à ce que ce soit malaisant. Et c’est en souriant franchement qu’il vint poser par terre le sac en carton remplie de sushi. Juste devant les pieds de Roxanne, après qu'il se soit avancer jusqu’à elle.

    « Ahhhhh oui ? Tu veux admirer à quel point je suis le meilleur serveur ? Tu vas être, É-PA-TER. » articula le blondinet avant de commencer à ôter ses vêtements devant elle. Il détache en premier sa ceinture avant de laisser tomber son pantalon à ses pieds, ainsi que son sous-vêtement. Lui ne rougit pas, ne détourne pas le regard, et s’approche pour venir s’installer à califourchon sur les ses cuisses. Sans un mot, Mélion déboutonne alors sa chemise, de bas vers le haut jusqu’à finalement l’ôter. Mine de rien, le viking est physiquement en forme, dans tous les sens du terme : le gras n’est pas vraiment de la partie, et il semble plus muscler sans ses vêtements. Et ne parlons même pas la réaction de son corps face à celle qu’il désire à l’instant, et ne le laisse visiblement pas sans réactions.


    Histoire de pousser cette dernière dans ses retranchements, Mélion lui offre un sourire en posant une main sur le genoux de la jeune femme, juste derrière lui. Alors, il fait monter la tension un cran au-dessus, jusqu’à son paroxysme. Il se penche lentement en arrière, se stabilisant avec le genou de Roxanne sur lequel il a pris appuie, et, le corps tendu, elle ne peut que l’avoir en travers du regard si elle le fixe dans les yeux. Si elle ne voulait pas baisser les yeux, c’est lui qui avait tout mit à hauteur de son regard, sous prétexte d’attraper le diner.

    -Tu veux m’aider à me redresser ? demanda-t’il alors que si il avait pu sourire comme le voulait, les commissures de ses lèvres se toucherait au niveau de sa nuque, tant il jubilait intérieurement. Comme le prouvait son regard sulfureux. Après tout, elle n’avait techniquement qu’un seul membre à porter de main pour l’empoigner avant de le tirer vers elle.

    Jamais il n’aurait pensé être aussi doué.
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    Se vanter d’en mettre plein les yeux, c’était bien, restait à voir la manière de procéder. La rockeuse observait le jeune homme en s’attendant à ce qu’il fasse les choses de manières subtiles. Pour le coup, ils n’étaient pas du tout sur la même longueur d’onde. Bien sûr, elle s’attendait à ce qu’il enlève un jour ses vêtements mais immédiatement, là de suite, sans aucun préliminaire ? Le petit brun de femme était devenue rouge écarlate, horriblement gênée par la précipitation soudaine des choses. Elle n’en voulait pas au blond. D’un sens, elle l’avait provoqué et ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Tout de même, la voilà désormais bloquée psychologiquement. Ouais, elle avait fait la maligne mais, au fond, elle restait cette pauvre fille qui n’avait jamais fait ce genre de choses et qui ne connaissait pas les réactions attendues par les hommes.

    Elle se traita de petite coincée intérieurement, bien qu’une autre voix lui murmura que Mélion aurait pu y aller par étape, au lieu de jouer Adam dès la première seconde et de lui montrer le fruit défendu sans le moindre complexe. Pire, il semblait lui demander un peu plus.

    Bien sûr qu’elle avait eu envie de jouer quelques minutes plus tôt mais face à cette réalité si soudaine, la jeune femme resta comme pétrifiée. Incapable de bouger et d’articuler quoi que ce soit, elle resta immobile comme la cruche qu’elle devait être. Oui, elle avait bien entendu sa demande d’aide pour le redresser mais c’était comme s’il n’y avait plus personne dans ce petit corps.

    La culpabilité montait en elle. Si elle était incapable de faire quoi que ce soit, si elle était bloquée, c’est qu’elle était nulle. Mélion allait le prendre mal alors qu’elle lui vouait pourtant toujours de francs sentiments. Mais quelle idiote. Sans doute allait-il s’emporter, la traiter de tous les noms… Ou bien allait-il culpabiliser à son tour ?

    Roxanne rapprocha ses propres genoux contre son propre torse, se mettant en boule et cachant son visage. La honte s’abattait sur elle, en plus de toutes les autres émotions. Il était gentil avec elle et il fallait qu’elle soit celle qui balance la douche froide. Elle sentit les larmes monter. N’était-ce pas incroyable de se sentir dépassée par ses propres réactions et d’en être presque spectatrice ?

    Elle lui devait des explications mais était bien incapable de poser des mots sur ce dépassement émotionnel. Tout ce qu’elle finit par articuler dans une voix enroué fut ce mot :

    « Pardon... »


    Tout semblait si simple et naturel pour lui. Pourquoi Roxanne se sentait-elle dans la situation diamétralement opposée ? Avait-elle des problèmes avec la nudité ? Sans doute, il était quand même le premier qu’elle voyait ainsi mais il ne s’agissait pas que de ça. Pour simplifier les choses elle avait ce sentiment de malaise que l’on a dans ses cauchemars lorsque l’on va nu à l’école. Au fond d’elle, elle voulait fuir pour ne plus ressentir ce bouleversement mais en était incapable. C’est ce qu’elle était en ce moment : une incapable et Mélion allait lui en vouloir, elle en était sûre.

    Finalement, elle avait tout appétit coupé. Mais quelle idiote.