Octave Louis De Parangon
Premier contact
Octave Louis de Parangon, fils de fort bonne famille vivait contre toute attente dans la verte Dordogne. Ne vous méprenez pas cependant, il est bel et bien né dans l'île de la Cité, comme ils se plaisaient à la nommer. Il est du bel âge, assurément. Oh, il a passé de quelques années les vingt premières années de sa vie, mais il mène sa vingt-septième année d'une main de maître. En fait, il s'en occupe aussi bien que ses florissantes affaires.
Octave est un homme de stature tout à fait correcte, mesurant un mètre soixante dix neuf pour soixante huit kilos. Ses cheveux sont blonds et ses yeux bleus, il aurait fait fureur durant une certaine guerre, si vous lui passez la mauvaise expression. Son humour ne fait pas toujours mouche, d'aucuns le trouvent plutôt sombre, mais il n'en fait pas cas. Il n'a pas de problème de santé particulier si ce n'est un amour immodéré pour les verts billets. Et la poésie. Oui, s'il ne se fait que rarement mécène, il aime lire de beaux vers ou contempler de belles femmes. Il ne s'en prive d'ailleurs pas. N'hésitant pas parfois à faire miroiter de vaines promesses.
Personne n'a rien trouvé à dire à son départ. Le bénéfice demande des sacrifices, et toute petite ville où Octave séjourne ne tarde pas à se parer de ses plus beaux atours. Octave est un petit Roi Soleil qui change tout ce qu'il touche en or. Il y est d'ailleurs allergique, ce qui est un comble. Tout ce qui brille chez lui n'est pas d'or, mais d'un subtil alliage de bronze. Ironie, mon amour.
Caractère et Psyché.
Sa mère aimait à le surnommer Glace, en référence à la couleur claire et presque glaçante de ses yeux. Peut être qu'il n'y avait pas que ce caractère physique qui lui avait fait opter pour ce surnom. Octave est poli, très bien élevé et possède assez d'esprit pour illuminer une salle entière remplie de béotiens de tous horizons. Il est un des derniers remparts de la grandeur de la France de la belle époque et s'en fait une fierté. Les mauvais esprits disent d'ailleurs que sa fierté est à l'égal du parfum de son mouchoir de poche. Oui, il a parfois la main lourde sur l'eau de cologne et cette pièce triangulaire de poche sent bien trop fort. Mais la véritable raison de cette forte odeur, c'est qu'il ne supporte pas les relents de pauvreté des gens qui l'entourent. Il a un nez très sensible et perd facilement son sang froid lorsqu'il est en présence de personnes qui ne sentent pas le propre. L'argent n'a pas d'odeur et Octave aime les gens qui ont la décence de sentir comme ses plus beaux billets. Personne ne se risque cependant à lui faire la remarque, Octave est connu pour ses vifs emportements.
Si c'est une figure publique particulièrement charmante, il ne fait pas bon être de ses domestiques. Aucun n'a encore osé porter plainte pour violences, mais Dieu sait qu'ils en auraient le droit. Mais celui qui prend le plus, c'est sans conteste son magnifique Dalmatien, Kaïser. Brave bête obtenue pour une fortune et demie, particulièrement bête mais admirablement bienveillante. Elle pardonne chaque coup de pied, et chaque tape un peu violente sur la tête. Mais encore une fois, ces détails restent secrets. Les témoins sont achetés pour une coquette somme, et les contrevenants n'ont que rarement l'occasion de s'y risquer de nouveau.
Ton histoire
C'est un après-midi de la fin du mois de Septembre qui vit venir au monde le jeune Octave, bien loin de l'agitation de la capitale. La maison était singulière, au charme champêtre indéniable. Mais ne vous laissez pas abuser, si les apparences évoquaient la modestie et un rapport très étroit avec la nature, la technologie était omniprésente dans chacune des pierres qui la composent. Une installation savante permettait d'avoir une 4G irréprrochable quinze mètres autour de la maison, le Wifi était optimal, les appareils ménagers dernier cri et le frigo faisait même chaine Hifi.
La maison n'était jamais vide, même pendant les vacances elle était occupée par trois domestiques fidèles et dévoués qui profitaient de l'absence de leurs employeurs. Ils étaient logés confortablement, certes, mais leur travail n'était pas une partie de plaisir, loin de là. Enfin, personne ne s'en plaignant, ils passèrent leur vie au service de la famille. Comme à la bonne époque.
Octave de manqua de rien. Couvé par une mère oisive et maintenu dans le droit chemin par un père véritablement doué dans l'art de l'achat et de la revente, il fut tout autant protégé qu'initié à l'art délicat de la finance. Son appétit de sang frais fut éveillé par la chasse, pratiquée avec application dans cette partie de la France, et par le Hobby étrange de son Père qui pratiquait la taxidermie dans un petit cabanon attenant à la maison. Lunatique et fortuné, ce dernier avait la main leste, et Octave apprit certaines leçons à la dure. Mais il ne pouvait pas s'en plaindre, lui qui ne manquait de rien.
Octave Louis n'eut jamais d'amis. Et pire encore, les seuls qu'il eut jamais l'avaient été grâce aux belles fêtes organisées par l'argent de son père. Pensez donc, qui ne voudrait pas être ami avec quelqu'un qui pouvait avoir des feux d'artifice pour ses quatorze ans. Octave ne l'apprendrait qu'une fois sa majorité révolue, ce qui vraudrait à ses domestiques d'alors une sévère correction. Les moeurs changent mais n'évoluent pas.
Toujours couvé jusqu'à sa vingt-sixième année, il n'eût pas à faire d'efforts particuliers pour réussir ses études et passa une grande partie de cette dernière dans une ville plus grande afin de profiter allègrement de l'ébriété, des jolies femmes et de ses amis plus fêtards et superficiels que lui. Grand bien lui en fasse, il ne paya jamais les coeurs brisés, ni même les choix égoïstes. Ce n'est que cette année, que, bien déterminé à agrandir la fortune de la famille, il entendit parler d'une petite ville Bretonne qui attirait presque magiquement de plus en plus d'habitants. Habitué à sentir les bons plans d'investissement avec une précision redoutable, il s'empressa de se renseigner. Il n'y avait pas d'or, ni de port important, mais il y avait quelque chose là bas qui appelait les investisseurs. Et il serait le premier à l'exploiter. Veni, Vidi, Vici.
Ton personnage veut-il entendre parler des éveillés?
Et toi alors?
Je viens d'un partenaire. Tout ça est un peu trop gai à mon goût, mais rassurez vous, c'est très joli.