Ce n'était pas raisonnable, mais il s'était un peu attardé. Plus qu'un peu même, car les fêtards les moins en forme quittaient déjà les boîtes de nuit. Maintenant qu'il était passé de l'autre côté, Adrìas regardait tout cela d'un œil amusé, presque bienveillant. Il se revoyait quitter lui aussi le bar, titubant, enivré d'alcool et de danses folles, ne sachant aligner un pied devant l'autre sans dévier de son axe. Comme les étudiants sortant de leur soirée, il tapissait parfois impunément les trottoirs du fond de son estomac. Aujourd'hui, en slalomant entre les mégots, les tâches et les corps en sueur, il ne pouvait leur en vouloir. Il ne pouvait que leur souhaiter de vivre pleinement leur jeunesse insouciante, jusqu'à ce que la réalité ne les rattrape.
Au fond de lui, le brun sentait ce petit pincement d'envie. La danse, la fièvre de la nuit lui manquaient. Mais il savait très bien que goûter, ne serait-ce que du bout de la langue, aux plaisirs de la fête pouvait le faire retomber dans de violents extrêmes. Aussi, il se contentait de les regarder de loin, de sourire aux jeunes, parfois de son âge, qui passaient sans le voir réellement.
La rigueur qu'il s'était imposé dans sa vie l'empêchait de commettre les mêmes erreurs que par le passé. Il avait amplifié ses horaires de travail et les seules sorties qu'il s'accordait se limitaient à quelques balades dans ou autour de Totarnec. Il était fier de s'y tenir et rassuré de savoir se contrôler. Venir observer les étudiants dans la rue la nuit relevait presque de la thérapie : il comprenait sans culpabiliser que s'il voulait vivre une vie saine il ne pouvait plus y intégrer une goutte d'alcool.
Puisqu'il était une heure passée, Adrìas se hâtait à présent de rentrer chez lui pour se reposer avant sa journée du lendemain. Non pas que ses clients n'aient pas l'habitude de voir leur fleuriste avec les cernes aussi noires que les pensées qu'il vendait, mais il fallait au moins qu'il pusse tenir debout pour ouvrir son commerce. Prenant ainsi le chemin le plus court vers son appartement, il passa sur le pont.
Le pont, le fameux, celui qui avait accueilli sa dernière et pire beuverie. Il n'en avait pas vraiment beaucoup de souvenirs : seules quelques bribes lui restaient, en plus de ce qu'on lui avait raconté. Depuis ce soir-là, il avait toujours gardé un léger vertige.
Il avait donc été là, debout sur le muret de protection, comme il le refaisait en l'instant. Son souffle à l'époque, n'était pas aussi tremblant qu'aujourd'hui. Il avait été inconscient mais sûr de lui, marchant puis chutant sans ciller. Ce soir, ses pas étaient moins rapides, plus prudents et il ne chuterait pas, pour la simple raison qu'il était parfaitement sobre. Aucun passant altruiste ne se jetterait à sa suite pour le sauver d'une mort certaine.
Au fond de lui, le brun sentait ce petit pincement d'envie. La danse, la fièvre de la nuit lui manquaient. Mais il savait très bien que goûter, ne serait-ce que du bout de la langue, aux plaisirs de la fête pouvait le faire retomber dans de violents extrêmes. Aussi, il se contentait de les regarder de loin, de sourire aux jeunes, parfois de son âge, qui passaient sans le voir réellement.
La rigueur qu'il s'était imposé dans sa vie l'empêchait de commettre les mêmes erreurs que par le passé. Il avait amplifié ses horaires de travail et les seules sorties qu'il s'accordait se limitaient à quelques balades dans ou autour de Totarnec. Il était fier de s'y tenir et rassuré de savoir se contrôler. Venir observer les étudiants dans la rue la nuit relevait presque de la thérapie : il comprenait sans culpabiliser que s'il voulait vivre une vie saine il ne pouvait plus y intégrer une goutte d'alcool.
Puisqu'il était une heure passée, Adrìas se hâtait à présent de rentrer chez lui pour se reposer avant sa journée du lendemain. Non pas que ses clients n'aient pas l'habitude de voir leur fleuriste avec les cernes aussi noires que les pensées qu'il vendait, mais il fallait au moins qu'il pusse tenir debout pour ouvrir son commerce. Prenant ainsi le chemin le plus court vers son appartement, il passa sur le pont.
Le pont, le fameux, celui qui avait accueilli sa dernière et pire beuverie. Il n'en avait pas vraiment beaucoup de souvenirs : seules quelques bribes lui restaient, en plus de ce qu'on lui avait raconté. Depuis ce soir-là, il avait toujours gardé un léger vertige.
Il avait donc été là, debout sur le muret de protection, comme il le refaisait en l'instant. Son souffle à l'époque, n'était pas aussi tremblant qu'aujourd'hui. Il avait été inconscient mais sûr de lui, marchant puis chutant sans ciller. Ce soir, ses pas étaient moins rapides, plus prudents et il ne chuterait pas, pour la simple raison qu'il était parfaitement sobre. Aucun passant altruiste ne se jetterait à sa suite pour le sauver d'une mort certaine.