Il venait de débarquer. Il avait posé ses affaires dans un casier à louer dans la gare et était parti explorer les environs. Voir si cet endroit était vraiment aussi fabuleux que le disait Jérôme. Alcide n’en doutait pas, et chaque partie de cette planète était magnifique à sa façon. Mais cet endroit lui apportera-t-il de nouvelles perspectives ?
Il avait réussi à dormir un peu la nuit dernière, caché dans une grande haie sur le bord de la route. Il avait vu des lapins trainer leurs museaux près de lui, ce n’était pas la première fois et ça l’amusait.
Il écoutait les rumeurs, les gens parlent aux terrasses des cafés, parfois c’est le bon plan pour trouver un appartement. Parfois, c’est juste des problèmes entre voisins ou collègues de bureau. Parfois ce sont des évènements marquants pour les gens. Par exemple, une usine qui explose. Une mine de matériaux bruts à exploiter pour quelqu’un comme Alcide qui fait des merveilles avec rien. Il se sent plein d’expectatives.
Il sourit et se leva, laissa dix euros pour payer son café et sa viennoiserie et fila vers le lieu supposé de l’explosion. Bon, il ne se posa pas trop de questions, comme : est-ce qu’il y aurait la police ? Il s’en fichait, son seul but était de trouver quelques morceaux de tôles pas trop durcis par la chaleur, pas trop brulés, peut-être aussi quelques rouages, boulons… Les détourner pour en faire des supports de bagues, ou des diadèmes l’inspirait dans l’instant. Ou peut-être simplement faire des assemblages hétéroclites ? Il lui était arrivé de faire une sorte de sculpture. Un débile plein de fric la lui avait achetée près de trois millions. Il avait juste montré la chose à un ami, qui l’avait prise en photo et de fils en aiguille, et internet aidant, c’était ce qui était arrivé. Lui, il n’avait pas aimé sa sculpture, il la trouvait fade, il lui manquait quelque chose. Il avait mis cinq nuits après la vente pour comprendre ce qui manquait : du fer.
C’est pourquoi il se rendait à cette usine, réitérer l’expérience, de manière plus constructive pour lui. Et puis, si personne ne la prenait c’était normal, ils la trouveraient moche, sur le moment. Comme d’hab. Alcide commençait à être sérieusement blasé sur ce point.
Tiens, un autre bâtiment semblait avoir subi quelques désagréments. Il glissa une tête à l’intérieur. Rien d'utile ou d'intéressant au premier regard. Il continua son chemin vers l’usine, il voyait déjà des restes de murs en ruines se profiler à l’horizon, ça l’emplissait de joie même si une partie de son esprit se demandait avec cynisme combien de personnes avaient perdues la vie dans une merde pareille. Il grimaça quand il vit au détour d’un coin de grillage l’usine dévastée. Il y avait encore des petites banderoles de police sur le lieu, mais pas la trace d’une seule patrouille. Alcide haussa les épaules, ignorant les curieux qui se tenaient là, il passa la banderole et se dirigea d’un pas tranquille vers les décombres rassemblés contre le mur encore presque intact de l’usine.
Il avait réussi à dormir un peu la nuit dernière, caché dans une grande haie sur le bord de la route. Il avait vu des lapins trainer leurs museaux près de lui, ce n’était pas la première fois et ça l’amusait.
Il écoutait les rumeurs, les gens parlent aux terrasses des cafés, parfois c’est le bon plan pour trouver un appartement. Parfois, c’est juste des problèmes entre voisins ou collègues de bureau. Parfois ce sont des évènements marquants pour les gens. Par exemple, une usine qui explose. Une mine de matériaux bruts à exploiter pour quelqu’un comme Alcide qui fait des merveilles avec rien. Il se sent plein d’expectatives.
Il sourit et se leva, laissa dix euros pour payer son café et sa viennoiserie et fila vers le lieu supposé de l’explosion. Bon, il ne se posa pas trop de questions, comme : est-ce qu’il y aurait la police ? Il s’en fichait, son seul but était de trouver quelques morceaux de tôles pas trop durcis par la chaleur, pas trop brulés, peut-être aussi quelques rouages, boulons… Les détourner pour en faire des supports de bagues, ou des diadèmes l’inspirait dans l’instant. Ou peut-être simplement faire des assemblages hétéroclites ? Il lui était arrivé de faire une sorte de sculpture. Un débile plein de fric la lui avait achetée près de trois millions. Il avait juste montré la chose à un ami, qui l’avait prise en photo et de fils en aiguille, et internet aidant, c’était ce qui était arrivé. Lui, il n’avait pas aimé sa sculpture, il la trouvait fade, il lui manquait quelque chose. Il avait mis cinq nuits après la vente pour comprendre ce qui manquait : du fer.
C’est pourquoi il se rendait à cette usine, réitérer l’expérience, de manière plus constructive pour lui. Et puis, si personne ne la prenait c’était normal, ils la trouveraient moche, sur le moment. Comme d’hab. Alcide commençait à être sérieusement blasé sur ce point.
Tiens, un autre bâtiment semblait avoir subi quelques désagréments. Il glissa une tête à l’intérieur. Rien d'utile ou d'intéressant au premier regard. Il continua son chemin vers l’usine, il voyait déjà des restes de murs en ruines se profiler à l’horizon, ça l’emplissait de joie même si une partie de son esprit se demandait avec cynisme combien de personnes avaient perdues la vie dans une merde pareille. Il grimaça quand il vit au détour d’un coin de grillage l’usine dévastée. Il y avait encore des petites banderoles de police sur le lieu, mais pas la trace d’une seule patrouille. Alcide haussa les épaules, ignorant les curieux qui se tenaient là, il passa la banderole et se dirigea d’un pas tranquille vers les décombres rassemblés contre le mur encore presque intact de l’usine.