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    Les Nébulosités - Solos

    Paul Camus
    Les Nébulosités - Solos > Mer 7 Juin - 21:04:05
    Paul Camus 
    Totem du Hérisson
    Totem du Hérisson
    Messages : 104
    Date d'inscription : 23/10/2016
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    Localisation : Totarnec

    Les Nébulosités


    Paul, c'est un peu comme la boîte à biscuit de notre très vieille grand-mère que nous n'avons pas vu depuis quelques dizaines d'années.
    La boîte est magnifique, elle fait sourire par ses couleurs, son charme d'antan, par sa simplicité aussi. Pourtant quand on la touche, elle est froide, ce n'est que du métal.
    On se demande ce qu'il y a l'intérieur. Des biscuits rassis devenus immangeables, de certains que l'on peut comparer à des bombes-en-bouche ou de parfums que l'on croyait oublier ?

    Je vais vous ouvrir la boîte de Paul Camus, à vous de savoir si vous vous y risquez d'y goûter.

    (Les rêves de Paul, tirés de RP ou - surtout - inédits, seront regroupés ici, permettant d'être spectateur de son tourment vis-à-vis des esprits. )






    Colère - tiré du RP "L'aventure commence" avec Mélusine


    Mélusine était partie. Depuis longtemps. Mais je fixai toujours la fenêtre, perché dans cet appartement qui n'est mien.
    Tiens. Il commence à pleuvoir. Des ficelles d'eau noire coulent des nuages, des nuages si haut, si loin, que je n'arrive pas à les retrouver dans cette étendue bleue-grisâtre.
    Tout ce qui m'entourait se fragmentait, se pixelisait, se détachait de l'espace et tourbillonnait lentement. Même le ciel se fragmentait en mosaïque bleues. Puis tout devint noir.
    J'avais encore les pieds ancrés dans le sol, un parquet froid.
    Une faible lumière tamisée s’entremêla faiblement dans les ténèbres.  Il était là.
    J'humai de douces couleurs brunes, flottant dans les airs. Elles s'insinuaient dans tout mon corps, dans ton mon être.

    " Ça fait longtemps, en effet, répondis-je acidement "

    Quelques particules jaunes, petites lucioles éthérées, dansèrent sur ma peau nue. Je vibrais. Mais pas mon cœur.

    " Tu m'as caché beaucoup de choses on dirait, même que tu n'es peut-être pas juste sorti de mon imagination. Je t'avoue ne pas avoir encore compris. J'ai au moins compris que tu m'as menti. "

    Chacun de mes mots étaient acérés. Une coulée rouge sang se glissa entre mes pieds et le sol. Je me sentais trahis, alors que je ne savais même s'il faisait partie de tout cela. Pas plus que tout cela existait. Mais mon visage ne pleurait pas. Il était trop facile de pleurer dans ces moments là.

    " Qui es-tu au juste ? "

    Je me retournai, sans bouger de place, comme une danseuse en pointe. Mes mouvements étaient graciles, lestes et d'une légèreté impossible. Je n'étais pas gauche, rouillé et pitoyable.
    Je le fixai. J'imagine que sa forme change par rapport à notre conception visuelle de ce qu'il est.
    Pour moi il représentait une étoile. Un point lumineux et inaccessible.

    Des effluves vertes caressait chaque parcelle de mon corps.

    " Tu ne peux pas me répondre ! C'est trop facile ! hurlais-je."

    Une rivière de larme débordait de ma voix. J'étais désespérément en colère. Pourtant rien dans ma gestuelle ne laissait transparaître la moindre émotion à l'exception d'une sérénité totale.

    Ma peau se teint en noir.

    " Biscuit il en a marre ! Je ne suis qu'une de tes marionnettes cassées ! T'inquiète pas je comptais pas m'enfuir ! Moi je m'assume un minimum ! Je vais aller la voir cette femme ! Mais dégage ! Juste dégage ! "

    Il hésita. Il s'approcha de moi un petit peu, comme pour me tendre la main.

    " Dégage. "

    Il se brisait. Comme un miroir. Puis il devient poussière. Elle se répandait dans la pièce puis s'éleva infiniment dans un noir plus profond encore qu'il ne l'était déjà.

    Mon rêve commençait. J'étais sur une large scène, toujours dans ce noir impalpable entremêlé de lumière. En face de moi, des milliers de personnes étaient assises. Je ne les distinguais pas. Il faisait trop sombre.
    Le temps se suspendu sans bruit, et commença alors, une simple danse de la nuit.
    Paul Camus
    Re: Les Nébulosités - Solos > Mer 7 Juin - 21:14:31
    Paul Camus 
    Totem du Hérisson
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    En Guerre



    Il faisait sombre, seule une faible lumière tamisée éclairait le centre d’une scène, où était assis Paul Camus, sur une chaise en bois au toucher métallique, la tête baissée et le corps inerte, pouvant s’écrouler d’une minute à l’autre.
    Si l’on projette son regard vers les murs en se concentrant, l’on peut discerner des estrades de spectacle, beaucoup d’estrades, trop d’estrades, des centaines et des milliers, qui semblent tenir dans une dizaine de centimètres.

    Le reste de la pièce est vide.

    La pièce n’a pas de température, rien ne fait frémir, se recroqueviller ou suer.
    La pièce n’a pas d’odeur, ni celle du bois un peu trop vieux, ni celle de l’air.
    La pièce n’a qu’une âme aux allures désenchantées, comme s’il s’était déroulé sur cette scène un spectacle tragique au goût sulfureux et, maintenant, tout le monde est parti, l’endroit ne garde plus qu’un vague souvenir de la prestation. La magie s’est éteinte.

    Maintenant, l’espace se déforme peu à peu. Paul ne cille pas.

    Je me rapproche de lui ; il pleure, timidement.

    J’essaye de le prendre dans mes bras, mais je le traverse, je n’arrive pas à le toucher. Je disparais lentement… Je sens mon corps qui se morcelle, qui menace de se briser en milliers de morceaux. J’ai l’impression qu’on me poignarde, j’ai l’impression qu’on m’écrase, j’ai l’impression qu’on me brûle, me froisse, me déchire. J’ai un peu peur.
    Je ne vois plus mes mains, ni mes pieds. Je ne sens plus la pulsation qui me fait sentir en vie. Je touche ma poitrine commençant à éclater. Je ne sens plus mon cœur battre. Pas la moindre pulsation.

    Je disparais.

    Tout espoir a succombé.

    Courage.



    ------------------------ ------------------ ------------ -------- ------ ----- --- -- -



    Paul : Cinq moi que je suis arrivé ici, et je me sens plus seul et livré à moi-même que jamais. J’essaye de m’accrocher, me dire que je peux trouver mon équilibre, mais je suis tombé du fil, ma main droite y est encore attachée, mais elle menace de lâcher.
    Mon corps est en proie à une grande guerre, il explose partout et tout le temps. Ça fait mal, mais il tient. Pour combien de temps ? Je ne sais pas ce qu’il se passe ni comment j’en suis arrivé là. Je les ai pourtant acceptés, ces maudits esprits ! Je suis éveillé bordel ! Pourquoi j’ai cette impression qu’on s’acharne sur moi ? Pourquoi ? J’ai l’impression d’être détruit, mais je marche encore. Je ne sais plus pourquoi je me lève le matin, ni pourquoi je me couche. Je ne sais plus ce que je veux. J’aimerais que l’on me donne une carte, mais sans destination. Je n’ai plus envie d’arriver nul part. J’ai envie d’errer, de me déchaîner, de disparaître, j’ai envie de vivre. Des fois, en me regardant dans la glace, je vois un monstre, un vrai monstre au regard sale, à la peau noir et suante. Quand j’essaye de m’endormir, un diable me hante sous mon lit et rigole, longtemps. Des fois, il y a des choses que je ne vois plus et des choses que j’oublie. Des fois, je n’arrive plus à être qui je suis. Paul s’écroule, les genoux et les mains au sol le retenant de s’écraser complètement, la chaise bascule et tombe à côté de lui. Arrêtez de me tourmenter encore. Je vous obéirai, mais aidez-moi, s’il vous plaît. S’il vous plaît…

    Les estrades se mettent à crépiter d’une manière inquiétante. La température dégringole d’un coup. Du givre apparaît légèrement sur la scène de bois. L’air est pesant, comme fait de plomb.
    La lampe clignote, tantôt un noir total, tantôt cette faible lumière, maintenant prise dans une tempête.
    Paul se lève doucement, la tête toujours baissée. La chaise au sol se déforme vaguement, les murs se rapprocher du centre.
    Un son sinistre semble sortir sous le sol, digne d’un film d’horreur.
    La pluie diluvienne de la tempête cesse, mais la lumière continue de clignoter.
    La pièce semble dételée du peu de vie et de magie qu’il lui restait. Du sable noir tombe du plafond, en grande quantité, jusqu’à transformer la scène en immense désert mortuaire.
    La lumière arrête de clignoter. Elle brille d’une lumière fade et surnaturelle.
    Paul est complètement debout, il lève la tête vers le ciel. On ne voit plus son visage.
    Il passe sa main droite sur celui-ci. Un liquide rouge coule sur elle.


    Paul, avec un rire dissonant : Je suis fou ! Haha ! Je suis fou ! fou ! fou… fou…

    La lumière s’éteint définitivement.


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    Je me suis réveillé dans mon lit, trempé de sueur. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais peur. Très peur… J’avais les larmes aux yeux aussi.
    Une autre sensation, plus étrange, me tenaillait la poitrine.
    Je devais sortir.