[Air] Damien DESCHENES - Brise éphémère

Nom : Deschênes
Prénom : Damien
Âge : 11 ans
Nationalité : Française
Santé : Médiocre.

Eh bien, que dire que dire. Je suis un être bien à part en vérité. Comment ? Vous n'entendez pas souvent d'enfant s'exprimer ainsi ? Mais j'ai un amour fou de la langue française. J'ai lu tant de poêtes depuis mon lit d'hôpital. Des grands auteurs aussi. Hugo, Balzac, Zola... A quoi je ressemble ? Certains disent que je fais peur ou même peine à voir. Je suis plutôt chétif, même pour mon âge, j'ai un corps maigrelet, la peau d'une pâleur à rendre jaloux les cadavres. Mes cheveux sont blond, pâle également, même eux ont l'air malade.
Je dois mesurer, quoi, 1m10, peut-être 1m12, je ne sais plus ce que les médecins ont noté sur leur cahier. Je sais que je ne suis pas bien grand pour mon âge. Je dois peser à peine 30 kilo. Mon visage est fin, presque émacié, on me dit aussi que c'est bizarre qu'à mon âge je devrais encore avoir une tête rondouillette, mais je sais que mes yeux vous fascinent la plupart du temps. Des yeux bleu couleur de vent ! Vous ne connaissez pas les couleurs du vent ? Je vous invite à regarder Pocahontas de Disney, excellente référence. Bon si ça ne vous dit toujours rien, ils sont azur lorsqu'il fait beau, tirant sur le gris par temps de pluie. Des yeux de vieux personnages, des iris sans âges !
C'est ce que disent mes parents du moins. Enfin... ce qu'ils disaient. Ils sont morts l'année dernière...



Je ne sais pas trop pourquoi l'esprit me choisirait. En toute honnêteté. Je ne suis qu'un petit garçon qui cherche à faire son chemin. Je fais confiance au vent pour guider mes pas. Je ne sais jamais si j'aurais droit de voir un jour de plus se lever, alors je profites toujours à fond du présent, qui en est un à mes yeux. Je joue, je chante à tue-tête, je respecte chaque être. Ma vie me semble n'être qu'aventures et découvertes. Peut-être serait-ce pour cela qu'un esprit me choisirait ?
Je suis pur, ce n'est pas parce que tout le monde me le répète en permanence, mais simplement ce que je ressens. Je ne me suis jamais senti souillé, je suis en paix avec mon corps, aussi maladif soit-il, et avec mon esprit. Je ne fais jamais de mal aux autres volontairement, je n'aime pas mentir, je n'aime pas nuire. Mais j'aime écouter les autres, j'aime les rassurer, j'aime partager avec eux les moments simples de l'existence. Ces moments qui, pour moi, me semblent si importants. Parfois lorsque je m'asseois pour regarder passer les nuages, j'ai l'impression d'entendre les chants du monde. C'est si beau que ça me donne envie de pleurer. La plupart du temps c'est mélancolique et un peu triste, j'ai l'impression que le monde souffre. J'espère qu'en l'écoutant et en essayant d'apprendre à ceux que je croise à le respecter... je ne sais pas... peut-être puis-je parvenir à changer les choses ? C'est un doux rêve n'est-ce pas ? Il n'est rien de plus beau qu'un rêve qui se réalise. J'aime la vie sous toutes ses formes parce que la vie me laisse le temps de l'aimer. Vous ne me comprenez pas ? Qu'importe. Je n'ai peut-être plus beaucoup de temps devant moi, et si nous allions jouer ?


Mon histoire est aussi courte que ma vie. J'ai passé presque toute mon existence à l'hôpital. Je regardais les nuages défiler devant ma fenêtre. Je n'ai jamais vraiment su quelle maladie m'avait affligée. Ou si je l'ai su je l'ai oublié. Cela n'a pas beaucoup d'importance. En tout cas ça m'a fait passer beaucoup de temps allongé dans un lit, avec des machines connectées à mon petit être. Dans ces états de faiblesses on peut pas faire grand chose. Alors heureusement j'avais une télé et tous les livres que mes parents acceptaient de m'amener. A la télé je regardais des dessins animés, mais comme peu m'intéressaient vraiment, je passais l'essentiel de mon temps à lire. Je crois que j'ai lu à peu près tout ce que la France compte d'auteurs célèbres de l'époque des Lumières et même un certain nombre d'avant. Cela m'a beaucoup inspiré. Je n'ai eu aucun mal, cloué que j'étais à mon lit d'hôpital, à imaginer la souffrance des personnages tels que Cosette. Les épreuves extrêmement rudes qu'ils traversaient m'aidaient à me satisfaire de mon sort, à ne jamais voir la vie du mauvais côté. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver et on a toujours quelque chose à perdre, même lorsque l'on pense qu'on a rien.
Cela je l'ai appris peu après la fin de mon traitement. Les médecins, découragés, avaient décidés de me laisser rentrer chez moi et me laisser passer quelques jours dans un milieu "ordinaire". Ce furent des jours merveilleurs où je découvrais ce que c'était que la "vraie" vie. Prendre un petit déjeuner à table, dormir dans une chambre d'enfant... C'était pour mes dix ans. Les docteurs disaient que je n'atteindrais jamais la onzième année. Je n'étais pas triste. Mais mes parents l'étaient. Et même trop. Lorsqu'ils m'ont ramenés à l'hôpital, j'ai vu une lueur étrange dans leurs yeux. Le lendemain j'ai fait une crise et suis tombé dans le comas. Lorsque je me suis réveillé, on m'a dit que mes parents étaient morts. J'ai pleuré longtemps. Mais au fond de moi quelque chose brillait, plus fort que le désespoir. J'ai repris courage, comme l'aurait fait les personnages de mes histoires préférées, j'entendais dans ma tête des musiques telles que "Hakunah Matata" ou "Comme un homme". Je ne sais pas comment, mais un matin, je savais que j'avais gagné. La maladie n'était plus là. Alors je me suis levé et je suis parti.
Oh bien sûr ça m'a laissé des séquelles. Je crois que mon système immunitaire est parti en vacances à vie. Je suis sensible à tout ce qui traine. Je tombe malade en un rien de temps. Je pense que je pourrais mourir presque du jour au lendemain.
Mais que voulez-vous, c'est ainsi que je suis depuis ma naissance. Maintenant je laisse le vent guider mes pas. Il me porte ici, et là, pour l'instant personne ne s'occupe de moi, mais je n'ai besoin de presque rien. Alors si vous n'avez pas peur d'accueillir dans vos vies un petit être fragile, pour une nuit ou même juste une soirée. Je ne prends pas beaucoup de place, je n'ai presque pas d'affaires. Par contre je sais raconter des histoires et je ne coûte pas très cher. Ou sinon tant pis, avec cette craie, ma meilleure amie, laissez-moi tracer une marelle. M'accompagnerez-vous pour en toucher le ciel ?



Non, mais ses pérégrinations l'y ont irrémédiablement attiré.


Je joue déjà sur ce fofo, que j'aime de tout mon coeur <3